Conciliabules et rencontres se multiplient : Les partis en quête d’alliances pour prendre les commandes
Les conciliabules et les rencontres entre candidats pour sceller des alliances s’accélèrent depuis l’annonce des résultats des élections locales. A Tizi-Ouzou, le jeu semble serré entre les différentes listes ayant obtenu des victoires relatives qui ne leur permettent pas de gouverner sans alliance. Premier à recourir à ce jeu dont les perspectives en filigrane sont concentrées sur les prochaines sénatoriales est incontestablement le Front des Forces Socialistes (FFS). Jusqu’à hier dans l’après-midi, les militants que nous avons approché observaient la prudence pour, disent-ils, ne pas perturber les discussions encore en cours. Ce qui les empêchent, disent-ils, de livrer les noms des listes approchées.
Mais, en fait, le rideau ne semble pas aussi opaque qu’il y paraît. Des ombres chancelantes laissent apparaître des alliances non encore officiellement assumées mais qui ne tarderont pas à se concrétiser sur le terrain. Avec ses 15 sièges qui lui confèrent une majorité toute relative, ce parti n’a pas un grand choix et ne peut, selon beaucoup de militants, aller chercher des alliances avec la liste Assirem qui le talonne. Celle-ci étant composée essentiellement d’anciens militants du RCD qui a boycotté cette échéance. Plus proche de lui, le FLN ou Thagmat montée lors des législatives par le député Ouahab Aït Menguellet seraient les listes qui pourraient éventuellement être tentées par ce rapprochement en vue de former une majorité agissante dans la prochaine APW.
Mais, répliquent des proches de candidats de la liste Assirem qui a obtenu la deuxième place, se sera sans compter sur la capacité de cette équipe de neuf élus à aller chercher des alliances pour ravir la présidence de l’APW à l’équipe du FFS. Des voix au sein de cette liste n’écartent pas un rapprochement avec l’autre liste indépendante Thighri bugdud qui a obtenu sept sièges. Les trois listes indépendantes pourraient aussi s’allier pour mettre de côté les partis, prévoient d’autres observateurs qui croient fermement que la gestion des affaires de la wilaya doit quitter le cadre partisan qu’ils considèrent comme responsable de la situation difficile de l’activité économique locale.
En tout état de cause, le jeu des alliances bat son plein même au niveau des communes en vue de former des majorités capables de gouverner au niveau local. Une gouvernance que d’aucun prévoit avec de grandes difficultés à cause des nombreux problèmes légués par les anciennes équipes. En effet, la wilaya de Tizi-Ouzou figure parmi les dernières wilayas en matière de consommation de budgets. Les équipes précédentes laissent derrière elles des reproches énormes de populations restées sur leur soif en matière de projets de développement locales voire même en infrastructures légères comme les pistes agricoles et les décharges sauvages évaluées récemment à 280 sites défigurant le paysage des routes et des villages. Enfin, notons que derrières ces négociations se profile toutefois des espoirs que la composante jeune de toutes les listes puisse apporter ce que les anciennes équipes n’ont pas pu faire. L’espoir est permis d’autant plus que les pouvoirs publics prévoient de doter les élus locaux de nouvelles prérogatives dans le cadre de la nouvelle loi annoncée par le président de la République courant de l’année 2022.
Kamel Naït Ameur