Conférence nationale sur la relance industrielle : Les experts proposent une approche rénovée
Lors de son intervention aux travaux de la Conférence nationale sur la relance industrielle qui s’est déroulée samedi à Alger, l’enseignant universitaire, Hacène Bouklia a appelé à « concevoir une politique industrielle autour d’un dialogue entre l’ensemble des parties prenantes, autour d’objectifs et d’engagements communément partagés », préconisant en ce sens de « sortir de l’élaboration de la politique industrielle sur la base de mesures formalisées ce qui a montré ses limites ». Il souligne dans le même sillage la nécessité d’adopter « une approche rénovée de la gouvernance de la politique industrielle basée sur un processus de dynamique », une démarche dit-il qui « permettra un regain de confiance essentiel pour l’investissement et la croissance industrielle accélérée » ce qui contribuera selon cet enseignant universitaire « à la réalisation de l’objectif d’atteindre une part dépassant les 10% de l’industrie dans le produit intérieur brut (BIP), comme l’a souligné le président de la République au lieu de 5 à 6% actuellement ».
De son côté, l’expert économique Mohamed Hachamoui a axé sa communication sur « le climat des affaires, l’attractivité et les investissements en Algérie », ainsi que sur les mesures nécessaires pour encourager les investissements industriels, entre autres, un cadre juridique « stable et homogène », un environnement administratif « sans bureaucratie », ainsi que la facilitation des démarches de création, d’autorisations et d’attribution des différents services en lien avec l’investissement, notamment avec la numérisation.
Il fait également état de la prédominance du secteur public en matière d’investissement en recommandant « un profond diagnostic du climat des affaires en Algérie duquel déboucheront des réformes de base », soulignant la nécessité de la mise en place de structures dédiées à l’information économique au niveau de toutes les administrations et institutions relevant du secteur économique.
Le directeur général de Word Trade center Algeria, Ahmed Tibaoui qui a énuméré l’historique des restructurations industrielles dans le pays, depuis le lancement des industries lourdes durant les années 1970 jusqu’à la mise en place des groupes industriels à partir des années 2000, a insisté sur « l’impératif de revoir le rôle de l’Etat à l’ère de l’économie de marché », préconisant « le passage vers l’économie de la connaissance et de l’innovation ainsi que la mise en place de mécanismes d’incitation permettant l’amélioration du climat des affaires et la multiplication des investissements ».
Au cours des débats ayant suivis les communications, les intervenants ont soulevé la nécessité de « l’établissement de pactes d’actionnariats avec les partenaires étrangers, notamment en matière de transfert des technologies pouvant assurer un réel transfert vers l’Algérie ». Les débats ont aussi porté sur l’absence d’un système de statistiques efficaces, les failles du système bancaire national archaïque et inadapté aux nouveaux besoins de l’économie nationale, l’impératif de la dépénalisation de l’acte de gestion, ainsi que la nécessité de libérer les initiatives, tant dans le secteur public que privé ».
Boubekeur Amrani