Le panarabisme contre la vraie menace
« Diviser les forces ennemies est bien mais diviser ses propres forces est une lourde faute. » Henri Fayol.
Le président palestinien Mahmoud Abbas effectue une visite de trois jours en Algérie. Une visite qui permet de faire le point sur les préparatifs du Sommet de la Ligue arabe qui doit se tenir au mois de mars prochain. Un Sommet qui aura la cause palestinienne au cœur, au moment où l’on assiste à un processus de destruction de l’action arabe commune en faveur de la cause palestinienne. Un processus qui impose la division et la précipitation vers la normalisation avec l’entité sioniste en nouvelle norme régissant les rapports intra-arabes.
Une visite en Algérie qui intervient aussi, au moment où la normalisation entre l’entité sioniste et le Makhzen a ouvert un nouveau front, une confrontation directe entre l’Algérie, dernier survivant du Front du refus et le régime d’occupation sioniste.
Beaucoup y voient une riposte, une contre-attaque contre les assauts et les manœuvres belliqueuses de l’entité sioniste et de ses alliés. Cependant, la démarche de l’Algérie qui accueille le président palestinien et qui réaffirme les tons les plus fermes son attachement constant à la cause palestinienne a une portée plus large et plus grande.
La démarche de l’Algérie se veut une mise au point et une rectification de la trajectoire pour raviver le panarabisme. Il s’agit un rappel en direction de l’ensemble des nations arabes qui doivent prendre conscience, aujourd’hui, des enjeux réels et de se recentrer vers l’essentiel : mettre fin aux divisions alimentées par le cancer sioniste. Des divisions qu’elle a d’abord entretenues et alimentées, depuis la disparition de Yasser Arafat, au sein des factions palestiniennes dans le seul objectif de priver les Palestiniens de l’assise qui leur avait permis par le passé de contrer l’occupation, de résister et de lutter : leur unité.
Des divisions que l’entité sioniste alimente aujourd’hui au sein des nations arabes. Les ennemis du monde arabe ne se gênent pas d’ailleurs pour agiter l’épouvantail de menaces factices assises sur des considérations idéologiques, religieuses et ethniques pour entrainer les arabes dans le bourbier de la division afin de mieux régner et pousser vers un processus de normalisation à marche forcée. C’est cela que l’Algérie veut contrer en proposant d’abord une conférence de réunification des factions palestiniennes, prélude au Sommet arabe qui a pour ambition de réunifier les arabes autour de l’essentiel : faire face à la véritable menace qui pèse sur la sécurité de l’ensemble du monde arabe. Cette menace est bien l’entité sioniste et ses ambitions expansionnistes sans limites.