Pr. Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique : « La décision d’avancer la date des vacances scolaires et judicieuse »

Intervenant sur les ondes de la radio « El Hidhab » de la station régionale de Sétif, le professeur Mohamed Yousfi estime que « la décision de la révision de la date des vacances scolaires, avancée d’une semaine, est judicieuse  et nous nous attendions à une telle décision », indiquant que cette décision fait suite « à l’apparition de plusieurs cas de covid parmi les élèves et la fermeture de plusieurs établissements scolaires, et ce dans le but de casser la chaine de contamination ». Scientifiquement, a-t-il expliqué « le variant Delta atteint les adolescents et les enfants, et ce variant ne provoque aucun symptômes chez le sujet atteint », et d’ajouter « si nous procédons  à un large  test précoce auprès des adolescents nous découvrirons que plusieurs d’entre eux sont atteints et provoquent ainsi des contaminations au sein de leurs familles ».

Concernant le taux de vaccination au sein de la communauté universitaire, le professeur Mohamed Yousfi regrette  que « ce taux ne dépasse malheureusement pas les 10% », indiquant que « nous craignons une propagation dans le milieu universitaire suite à la détection quotidienne de cas de contamination des étudiants,  des enseignants et même des travailleurs ». Actuellement, dit-il « nous vivons la troisième vague avec un constat de fluctuation au niveau de la courbe des contaminations et nous redoutons une explosion de cas ». C’est en ce sens que le spécialiste dans les maladies infectieuses a tenu à préciser que « toutes les conditions sont réunies pour provoquer cette explosion des cas de  contaminations » déplorant dans le même contexte « les réticences envers la vaccination, la multiplication des rassemblements dans des milieux clos en plus de l’arrivée de la période hivernale »

Le président de l’Association nationale des maladies infectieuses et néanmoins président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique écarte pour le moment tout retour à un confinement estimant qu’une telle mesure « est  inutile car nous avons des solutions de substitution que  nous sommes tenus de respecter ». Il préconisera en ce sens « l’élargissement de l’imposition du pass vaccinal dans les endroits fermés ainsi que l’obligation de la vaccination notamment pour certaines catégories de citoyens comme les personnels du secteur de la santé, ceux de la communauté universitaire, du secteur de l’éducation et des collectivités locales ». S’agissant du nouveau variant, Omicron, ce spécialiste des maladies infectieuses, explique qu’ « il est plus contagieux »,  précisant qu’ « aucun décès n’a été provoqué par ce variant et nous devons attendre deux semaines pour connaitre l’efficacité du vaccin contre ce variant ».

Il appelle toutefois à « ne pas paniquer devant ce variant (Omicron) si ce dernier venait à faire son apparition dans notre pays », rappelant que « la vaccination et la prévention sont la seule solution pour l’affronter ».

Dr. Yousfi a émis le souhait « de ne plus vivre un remake de juillet passé avec le nombre important  de décès enregistré au niveau national », précisant que « nous ne pouvons pas prévoir la force de cette quatrième vague que nous sommes entrain de subir ainsi que la date de l’arrivée au pic des contaminations ».

Il lance à la fin un message aux réticents face à la vaccination en affirmant qu’« actuellement 90 à 95% des cas d’hospitalisation ne sont pas vaccinés », réitérant l’appel en direction « des catégories fragiles qui sont plus exposées au Covid de se faire vacciner », précisant en ce sens que « 20 millions de doses sont actuellement disponibles, en plus du vaccin anti-grippal ».

Le professeur Mohamed Yousfi cite quelques exemples des séquelles qui peuvent être provoquées par le Covid, comme le diabète, l’hypertension, une hémorragie cérébrale, un arrêt cardiaque ou une paralysie partielle en plus de problèmes rénaux.  

Boubekeur Amrani