LES TRACTATIONS BATTENT LEUR PLEIN ENTRE PARTIS ET ÉLUS INDÉPENDANTS : La course aux sénatoriales lancée
A peine les résultats du scrutin des élections locales du 27 novembre dernier connues, que les discussions sur le renouvellement de la moitié du Conseil de la Nation, étaient déjà à l’ordre du jour, au sein des partis politiques.
Les tractations ont été menées avec d’autres formations politiques mais surtout avec les indépendants qui constituent depuis les législatives de juin passé, un acteur majeur capable de peser sur la carte politique qui se met en place, au regard du nombre de sièges obtenus par ces élus sans étiquette politique et leur permet de s’imposer des acteurs capables de faire pencher la balance. En effet, ces tractations sont déjà lancées, dans plusieurs régions du pays,depuis l’installation officielle par les walis et chefs de Daïra des nouvelles assemblées, communales et de wilayas (APC/APW). « Nous avons voté entamé des négociations avec certains partis, comme le FFS et le RND ainsi que des indépendants, dans la perspective des prochaines, juste après l’installation officielle de ces assemblées », nous a confié un responsable du FLN qui a requis l’anonymat. Celui-ci explique que « dans certaines localités, nous avons voté en faveur des partis sortis majoritaires pour les fauteuils de P/APC ou de P/APW, en contrepartie de sièges au sein des exécutifs et des commissions mais nous avons aussi accordé des postes similaires là où notre parti est majoritaire, en contrepartie de voix pour les sénatoriales ». Des propos confirmés par certains élus du FFS qui affirment que « dans certaines régions, les responsables du parti sont en pourparlers avec des élus indépendants pour que leurs voix soient accordées aux candidats (FFS) pour les prochaines sénatoriales, en contrepartie de présidences de commissions au sein des assemblées locales ». Sorti avec le plus grand nombre de sièges aux niveaux des APC et APW, le FLN qui s’est également adjugé le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée populaire nationale ne compte pas rater cette occasion pour conforter sa place au sein du prochain Conseil de la Nation qui sera issu du vote de février prochain, en tentant de « détourner » un maximum d’élus indépendants et même partisans dans les assemblées locales où il est majoritaire. Bon nombre d’observateurs politiques prennent toutefois en compte la force que représentent les élus indépendants si ces derniers venaient à faire front commun pour élire leur propre représentant au sein du prochain Conseil de la Nation. Ces tractations sont également l’oeuvre de la mouvance islamiste, comme les partis du MSP, El Bina et à un degré moindre El Islah ou le PJD, qui ne semblent pas prêts à déroger à la règle en instruisant leurs nouveaux élus de ne voter que pour un candidat de leur mouvance. Classé en deuxième position lors des élections locales du 27 novembre passé, le RND qui semble avoir le vent en poupe tente depuis quelques jours également de se rapprocher de certains élus indépendants mais aussi de ceux issus des partis nationalistes, comme le FLN et El Moustakbal, en vue de lancer des tractations dans la perspective des prochaines sénatoriales. C’est ce que nous a révélé un ancien député et actuel membre de l’instance nationale de cette formation politique, précisant que « là où le RND a un nombre important de sièges au sein des APC/APW, il présentera son candidat », affirmant que « ces tractations sont un fait normal dans la vie d’un parti et que nous sommes en négociation avec toutes les tendances politiques et même des élus indépendants dans la perspective de cette échéance ». Idem pour le Front El Moustakbal qui selon certains de ses élus doit tenir une réunion t prévue au siège national du parti, afin de débattre sur ce sujet notamment celui relatif aux contacts à effectuer pour assurer des voix pouvant permettre à cette formation politique d’arracher des sièges dans le prochain Conseil de la Nation.
Deux sièges pour chacune des nouvelles wilayas
Des tractations qui vont certainement prendre un rythme de croisière après l’annonce faite par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) annonçant l’ouverture, jeudi passé, de l’opération de retrait des formulaires de candidature au renouvellement partiel du Conseil de la Nation et qui s’étalera jusqu’au 16 janvier prochain, « conformément à la signature du décret présidentiel, n° 513/21 du 22 décembre 2021 portant convocation du collège électoral en vue du renouvellement partiel de la moitié des membres du Conseil de la Nation qui aura lieu le 5 février 2022 et en vertu des dispositions de la loi organique portant régime électoral, modifié et complétée, la période de retrait des formulaires de candidature à cette échéance est fixée du 23 décembre 2021 eu 16 janvier 2022 ». La même source indique également que « le retrait des formulaires de candidature, s’effectue au niveau des délégations de wilaya (de l’Anie) territorialement compétentes, tous les jours, à l’exception du vendredi, à partir de 8h jusqu’à 16h en présentant une demande dûment signée par le concerné et dans laquelle il doit exprimer son intention de sa porter candidat ». Il est également expliqué que « les 48 wilayas, concernées par le renouvellement partiel des membres du Conseil de la Nation, soit un siège, tandis que les dix nouvelles wilayas, sont concernées par l’élection de membres du Conseil de la Nation, soit deux sièges » et ce « en application des dispositions de la loi organique portant régime électoral, modifié et complété ». Notons que cette élection visant au renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la Nation, ne concerne que les élus locaux, (les grands électeurs) appelés à élire celui ou celle qui remplacera l’élu au sein de cette institution après avoir siégé à la première Chambre durant un mandat de six ans.
BOUBEKEUR AMRANI