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Extorsion numérique, rançongiciels et escroqueries en ligne : L’Afrique, victime facile des cyberattaques

Les nouvelles technologies connaissent un développement rapide en Afrique. Elles ouvrent de nouvelles opportunités dans la Région africaine. Actuellement, l’Afrique possède les réseaux Internet et téléphoniques qui connaissent la croissance la plus rapide au monde et utilise largement les services bancaires mobiles. Si l’on estime à 500 millions le nombre d’utilisateurs d’Internet en Afrique, ce chiffre équivaut à tout juste 38% de la population, d’où un énorme potentiel de croissance. Cependant, cette numérisation rapide a fait de la région une cible pour les cyberattaques. Dans son dernier rapport sur les menaces qui pèsent sur le continent, Interpol avertit que les criminels exploitent l’utilisation accrue des smartphones pour voler des données personnelles et mener des stratagèmes frauduleux. Le nouveau rapport d’Interpol apporte un éclairage essentiel sur la cybercriminalité en Afrique. Fruit d’une collaboration intersectorielle, l’évaluation des cyber-menaces en Afrique devrait aider certainement les pays Africains à appréhender les principales menaces et à formuler une réponse régionale coordonnée à la cybercriminalité.

Les cyber-infractions ont touché le monde entier, mais la faiblesse des réseaux et de la sécurité rend les pays africains particulièrement vulnérables. La forte demande numérique associée au manque de politiques et de normes en matière de cybersécurité, expose notamment les services en ligne à des risques majeurs. Plus concrètement, les principales cybermenaces en Afrique comprennent l’extorsion numérique, les rançongiciels, les escroqueries en ligne (comme le phishing) et la compromission des e-mails professionnels. L’absence de normes de cybersécurité expose les services en ligne à des risques majeurs.

Les cyberattaques contre les infrastructures critiques, notamment les banques et les institutions gouvernementales, ont également de graves conséquences, entraînant des risques pour la sécurité, d’énormes pertes financières et des perturbations des échanges. « Non content d’exploiter les vulnérabilités en matière de cybersécurité dans la région, les malfaiteurs tirent également parti des différences de capacités des services chargés de l’application de la loi de part et d’autre des frontières physiques », une indication de Craig Jones, directeur des cybercriminels à INTERPOL. « La stratégie régionale INTERPOL contre la cybercriminalisation en Afrique est un cadre solide pour le partage des ratios et la coordination des actions pour assurer la responsabilité des services charges d’application du pays en Afrique et en même temps », a ajouté M.Jones.

Cette stratégie est optimisée sur le renseignement criminel, les opérations des services chargés de l’application de la loi, les capacités et moyens régionaux, et des campagnes de sensibilisation des entreprises et de la population. Sa mise en œuvre pilotée par l’African Desk d’INTERPOL pour les opérations conjointes de la lotte contre la cybercriminalité dans le cadre d’un partenariat étroit avec des acteurs régionaux de premier plan, en particulier l’Union Africaine et Afripol, la communauté des Services à charge de l’application de la loi et du secteur privé. Pour aider les pays africains à contrer ces cyber-attaques massives, Interpol à mis en place un programme baptisé AFJOC. Il vise le renforcement de la capacité des forces de l’ordre nationales à prévenir, détecter, enquêter et perturber la cybercriminalité. Cela revient à recueillir et analyser des informations sur les activités cybercriminelles, mener une action coordonnée fondée sur le renseignement et promouvoir la coopération et les meilleures pratiques entre les pays membres africains.

Interpol insiste sur l’idée que soutien analytique et renseignement (des renseignements opportuns et précis) sont essentiels à toute réponse efficace des forces de l’ordre à la cybercriminalité. Les rapports sur les activités cybernétiques sont des ressources importantes, fournissant des informations sur les cybermenaces ciblant des pays ou des régions spécifiques. L’action de d’interpol vise en outre à développer les capacités régionales de lutte contre la cybercriminalité. Cela passe par la mise en place de  plateformes collaboratives telles que la Cybercrime Collaborative Platform et la Cyber Fusion Platform permettent des communications sécurisées et l’échange de données sur les opérations, l’organisation de campagnes de sensibilisation (promotion des bonnes pratiques cyber auprès des particuliers et des entreprises en Afrique) et le soutien opérationnel pour démanteler les réseaux criminels à l’origine de la cybercriminalité.

Khider Larbi

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