Abattage des génisses importés : Des poursuites contre les contrevenants
Le directeur des services vétérinaires au ministère de l’Agriculture et du Développement rural, Imad Ides a affirmé hier que la décision du gouvernement de geler l’importation de la poudre de lait a permis une mise à jour du fichier des importateurs et une meilleure traçabilité.
Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne, le responsable du ministère chargé de l’agriculture a indiqué en ce qui concerne le gel sur les dérogations sanitaires pour l’importations de la poudre de lait que cette halte de plusieurs mois a permis de « mettre à jour le fichier des importateurs et de créer une plateforme pour recevoir leurs dossiers et d’établir les dérogations d’importation le jour même ». Il précise en ce sens que « cette mesure a permis d’établir la traçabilité de la poudre de lait importée, car actuellement il y a 3 catégories d’importateurs. Il y a d’abord, l’ONIL qui approvisionne quelques 130 laiteries privées et les 15 laiteries publiques du Groupe Giplait. Il y a ensuite les importateurs transformateurs puis les importateurs revendeurs ». Imad Idres a ainsi fait savoir que « l’Algérie a importé entre 400 et 500 mille tonnes de poudre de lait, en 2020, pour une facture de 1,2 milliard de dollars. Les importations de l’ONIL couvrent près de 48% de cette quantité. Le reste est réparti entre les importateurs transformateurs et les importateurs revendeurs ».
Le même responsable a, également, assuré que « le gel n’a jamais touché l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) qui n’a pas arrêté les importations, donc il n’y a pas de manque sur le marché ».Mieux encore, rappelle-t-il, « plusieurs quantités de poudre de lait qui étaient en souffrance au niveau du port et qui occasionnaient des surestaries au Trésor public ont été débloquées et mises sur le marché ». L’impact positif de la décision est également visible sur les stocks de poudre longtemps gardés. Les mécanismes d’incitation aux producteurs de lait cru ont ainsi, explique-t-il, fait que « la part de la collecte de ce produit a atteint 800 millions de litres » annonçant à cet effet la décision du ministère de tutelle d’ « encourager davantage la collecte de lait cru et sa transformation, car la production annuelle est estimée à 3,5 milliards de litres ».
Enfin, M. Idres a évoqué le sujet très sensible de l’abattage des femelles importées en annonçant que le ministre « a donné des instructions fermes pour lutter contre l’abatage des génisses laitières ». Une pratique qui sera désormais sévèrement punie, a-t-il menacé affirmant que : « les contrevenants à l’interdiction d’abattre les femelles seront poursuivis au pénal » car à présent il faut plutôt « repeupler » les troupeaux, en recourant « à l’importation et aux pépinières de génisses locales ». Le département de l’Agriculture compte également lancer un programme d’insémination qualifié « d’ambitieux », a-t-il fait savoir via notamment « l’introduction de la vêle entre 12 à 18 mois ». M. Idres annoncera également une autre mesure importante qui consiste, selon lui, à obliger les éleveurs à assurer le cheptel, notamment contre la mortalité ».
« Nous avons prévu un programme spécial en 2022 pour accroitre la production du lait cru à travers l’importation de vaches laitières pour repeupler les bâtiments d’élevage qui sont pratiquement vides. Mais en parallèle, nous allons protéger ces bêtes, en infligeant des peines contre les abattoirs qui pratiquent l’abattage clandestin de ces vaches », a-t-il affirmé. Des instructions « fermes » ont été données aux inspecteurs vétérinaires des abattoirs pour renforcer leur contrôle contre ces pratiques illégales et d’entamer des poursuites judiciaires à l’encontre des convenants, a-t-il affirmé. Outre l’importation de vaches laitières et de génisses pleines, M. Idres a affirmé que le ministère compte développer davantage l’élevage laitier à travers la promotion des pépinières de génisse au niveau local. Par ailleurs, le ministère entend obliger les éleveurs à assurer le cheptel bovin contre les maladies des ruminants et leur mortalité, ajoute le responsable.
Akli Amor