Le groupe mise sur le développement de vaccins et de médicaments génériques : Saidal met le cap sur l’export
Le Groupe pharmaceutique public national Saidal se redéploie et lorgne le marché international. Premier groupe pharmaceutique africain à produire le vaccin contre le coronavirus, Saidal entend exporter le Coronavac et n’attend que le feu vert de l’Organisation mondiale de la Santé pour le faire.
C’est ce qu’affirme Fatoum Akacem, PDG du Groupe Saidal, alors que la pandémie de coronavirus atteint un pic inquiétant en Algérie. Saidal, qui a produit son premier flacon de vaccin anti-covid 19, le 29 septembre dernier, est désormais fort de la décision d’enregistrement obtenue le 30 décembre dernier. « Cette décision autorise la commercialisation du vaccin Coronovac made in Algérie, appelé à être écoulé aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale», a expliqué, hier, Fatoum Akacem sur les ondes de la Radio algérienne. Elle précise en outre que le groupe pharmaceutique dispose déjà de près de 2 millions de doses de ce vaccin dans ses stocks : « nous pouvons produire, selon notre contrat avec le partenaire chinois, jusqu’à 96 millions de doses par an. » Des quantités destinées à satisfaire aussi bien le marché national qu’international.
Pour répondre aux désidérata de certains pays qui exigent néanmoins l’autorisation de l’OMS, la P-DG de Saidalaffirme que le Coronavac figure déjà sur « la plate-forme OMS » et évoque l’obtention imminente de l’accréditation OMS tant souhaitée. « Nous sommes en phase de finalisation de la procédure », indique-t-elle à ce titre en précisant que les échanges ont bien avancé et un expert OMS est attendu incessamment en Algérie.. « Nous ciblons, en collaboration avec notre partenaire chinois, les pays africains », précise-t-elle par ailleurs. « Nous fabriquons pour vendre et non pas pour stocker», martèle Fatoum Akacem qui cite l’unité Saidal de Constantine finalement exclusivement dédiée à la fabrication du Coronavac. Selon Mme Akacem, d’autres vaccins compatibles avec le Coronavirus « sont attendus » et ce en partenariat avec le partenaire chinois.
Elle souligne en ce sens que Saidal entend reprendre sa place sur le marché et compte troquer son actuelle 8e place contre la 2e ou 3e place qu’il avait occupée à une certaine période. En ce sens, La première responsable de Saidal a également dévoilé l’ambition du groupe de doubler, pour les deux années à venir, son actuel chiffre d’affaires qui se situe en ce moment à quelque 10 milliards de dinars.
C’est dans cette perspective que Saidal entend déployer une politique commerciale agressive, laquelle s’articule autour d’axes thérapeutiques précis, une gamme de produits étoffée et un partenariat poussé. Il est notamment question de la production de l’insuline en partenariat avec Novo Nordisc au niveau de l’unité de production de Boufarik, l’oncologie dans le cadre d’un partenariat avec le Sud-Coréen CKD Otto et enfin les maladies chroniques selon une démarche qui s’appuie sur le centre de recherche et de développement de Saidal. Mme Akacem annonce l’entrée en activité imminente d’un centre de bioéquivalence dont s’est doté Saidal, lequel boostera l’exportation des produits fabriqués en Algérie vers les pays étrangers. « Ce centre sert à démontrer qu’un médicament générique est une copie conforme de la molécule mère (…) ce qui facilitera grandement l’exportation des produits pharmaceutiques algériens puisqu’il s’agit d’une exigence réglementaire importante », précise-t-elle. Et d’ajouter que le centre qui sera aussi appelé à faire de la bio-équivalence pour des multinationales activant en Algérie, «est composé de compétences algériennes locales » et reste « ouvert, pour l’avenir, aux compétences nationales établies à l’étranger ».
Le 13 janvier dernier, le ministère de l’Industrie pharmaceutique avait annoncé le début officiel de la commercialisation du vaccin Coronavac par le Groupe Saidal.
Salim Benalia