Camps de Tindouf : La gifle de l’ONU au Makhzen
Dans une mauvaise posture en raison du bouillonnement social qui gagne en intensité au Maroc et de la ferme opposition des Marocains aux politique de normalisation avec l’entité sioniste, le Makhzen n’a plus pour recours que la propagande et le mensonge qu’il tente d’imposer dans des tentatives vaines de détourner l’attention. Des tentatives qui ne font que renforcer la conviction quant à la faiblesse et le peu de crédibilité du régime marocain.
La nomination récente de l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, lequel effectue une tournée, dans la région depuis le week-end dernier ne fait qu’ajouter à la nervosité du Makhzen, confronté aujourd’hui à la relance du processus onusien du règlement du conflit au Sahara occidental, lequel doit aboutir à l’organisation du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui qui est incontournable. Et c’est dans l’une de ces tentatives que le Makhzen a tenté par le biais de ses médias affidés de propager des mensonges sur une prétendue présence d’enfants soldats dans les camps de réfugiés sahraouis, lors de la visite de Staffan de Mistura, dans l’espoir vain de discréditer l’initiative onusienne. La réaction de l’ONU ne s’est pas faite attendre, les Nations unis ayant donné une véritable gifle au régime marocain. Dans ce sens, le porte-parole du secrétaire général des Nations unies, Stephane Dujarric, a catégoriquement démenti, lundi, ces informations mensongères relayées par des médias marocains. « On m’a demandé ce qu’il (Staffan de Mistura, ndlr) avait vu lors de sa visite à Tindouf et je peux dire qu’il y avait une grande foule présente lorsque l’Envoyé personnel a visité le camp. Il n’a pas vu tout le monde mais n’a certainement identifié aucun enfant soldat, comme le rapportent certains », a indiqué M. Dujarric lors d’un point de presse quotidien au siège de l’ONU à New York.
Rappelons que l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental a entamé jeudi une tournée dans la région pour relancer le processus de règlement du conflit.
Après sa visite au Maroc, jeudi et vendredi, en tant que partie au conflit, le diplomate italo-suédois s’était rendu samedi et dimanche, dans les camps de réfugiés sahraouis. Il s’est ensuite rendu dans les pays voisins et observateurs. Il était lundi en Mauritanie et était attendu hier en Algérie. Dans ce contexte, le militant des droits de l’Homme et des peuples, Mahrez Lamari a appelé Staffan de Mistura, à agir pour garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, rappelant la position constante de l’Algérie en faveur de la défense des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes. « Vous (Staffan de Mistura, ndlr) avez une mission noble, vous devez agir en toute conscience et responsabilité pour relever les défis et faire prévaloir la légalité internationale consacrant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », a écrit Mahrez Lamari dans une contributio. L’ancien président du Comité algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS) assure, en outre, que « le peuple sahraoui est en droit d’attendre de la communauté internationale un soutien plus ferme et une action plus résolue en vue de l’exercice de son droit à l’autodétermination ». « Le SG de l’ONU, vous-même Monsieur De Mistura (…) (et) le Conseil desécurité de l’ONU, vous devez tous faire de cet objectif une priorité de votre action », a-t-il souligné. Le militant des droits de l’homme et des peuples a notamment appelé Staffan de Mistura à ne pas « compromettre » sa crédibilité et altérer son image de prestige, relevant que « tout regard silencieux et complaisant ne fera que nourrir l’injustice et l’impunité ». A cet égard, Mahrez Lamari n’a pas manqué de dénoncer la politique d' »obstruction » menée par le Maroc en vue de bloquer le processus d’autodétermination au Sahara occidental. S’adressant toujours à De Mistura, M. Lamari a indiqué que son statut de diplomate chevronné le renseigne « sur la position inchangée de l’Algérie dans ce conflit, à savoir une position conforme à la légalité internationale, celle permettant au peuple sahraoui de jouir de son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination ». La position de principe de l’Algérie, poursuit le militant, « est constante, claire, cohérente et sans ambiguïté. Elle est basée sur la défense des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes ».
Samira Ghrib