« Future Gate » : Les détails de l’arnaque révélés
L’affaire des étudiants algériens floués par société fictive d’offres d’études à l’étranger, familièrement appelée « Future Gate », connaît de nouveaux rebondissements. La Direction générale de la Sûreté nationale a diffusé mardi les aveux des principaux accusés dans cette escroquerie inédite. Des aveux qui révèlent l’ampleur de l’arnaque dans laquelle sont tombés ces jeunes rêvant de poursuivre leurs études à l’étranger, notamment en Ukraine et en Turquie, mais qui mettent également les dangers que représentent aujourd’hui les réseaux sociaux pour la sécurité de nos concitoyens et notamment les plus jeunes. Car si les étudiants ont été escroqués, ils ne se sont aperçus qu’il s’agissait d’une arnaque qu’une fois arrivés dans les universités étrangères, comme en Ukraine, en Russie et en Turquie, où ils ont étéappelés à payer d’autres grosses sommes pour pouvoir s’inscrire alors qu’initialement, les sommes payés en liquides dans le pays, étaient censées tout couvrir, du billet d’avion jusqu’aux frais d’inscriptions. Des sommes se chiffrant par centaines de millions de centimes notamment pour certaines spécialités comme la médecine.
Mais cette affaire démontre surtout le rôle des réseaux sociaux dans ce genre d’arnaques, car de des influenceurs, à l’image de Rifka, Stanley ou Numidia Lazoul et G. Lina, ont été grassement payés pour attirer ces jeunes gens dans ce piège. Ces influenceurs ont été contacté par un certain, R. Oussama, principal accusé dans cette affaire, pour jouer le rôle d’intermédiaires, à travers des lives sur les réseaux. Les étudiants ont ainsi remis un dossier qui comporte, l’attestation de réussite au bac, le relevé, le passeport et 50% de la somme exigée, soit un peu plus de trente millions de centimes, la somme globale tourne, selon les animateurs de ces live, autour de 74millions de centimes. Mais ce prix varie selon les universités et les spécialités souhaitées, comme l’ont précisé ces témoins, qui affirment que « pour les facultés de médecine l’agence exige la somme de cinq cents millions de centimes et l’étudiant doit payer la moitié de la somme », soit deux cents cinquante millions de centimes juste au dépôt du dossier et l’autre moitié avant l’embarquement. Le principal accusé, Oussama Rezagui, lequel est passé aux aveux a ainsi révélé que son agence a des « partenaires » en Russie, Turquie et Ukraine, avouant que les sommes déposées en liquide par les étudiants postulants, étaient déposées dans des armoires de l’agence. « Je ne pouvais pas déposer ces sommes d’argent dans un compte », reconnait le principal accusé au motif, dit-il « je ne peux pas les placer dans une banque pour ne pas reconnaitre qu’on les a réellement encaissé ». Il ira jusqu’à accuser les influenceurs, de l’avoir fait chanter, pour obtenir plus d’argent avant de promouvoir son arnaque sur le net. Rezagui Oussama, révèle avoir remis des sommes atteignant plus d’une centaine de millions de centimes, voire même pour certains une somme de quatre cents millions de centimes, aux managers des influenceurs à travers les réseaux sociaux. Les témoignages des étudiants victimes de l’arnaque révèlent des détails préoccupants. Car au-delà de l’escroquerie qui leur coûté d’importantes sommes d’argents, ces derniers ont été victimes d’agression physique, de même que certains se sont retrouvés dans une situation extrêmement difficile à l’étranger menaçant leur intégrité physique et leur sécurité. Certains se sont même retrouvés dans les griffes de réseaux mafieux.
Boubekeur Amrani