Sahara Occidental : Le CPS profondément préoccupé
Réitérant le fait que «la résolution du conflit au Sahara Occidental doit tenir compte des dispositions de l’Acte constitutif de l’Union africaine qui souligne le principe de l’intangibilité des frontières héritées au recouvrement de l’indépendance», le Conseil de paix et de la sécurité (CPS) de l’UA s’est, dans son nouveau rapport sur l’état de la paix et de la sécurité dans le continent, déclaré «profondément préoccupé par la situation instable au Sahara Occidental suite à la reprise de la guerre dans ce territoire non autonome». La même source plaide pour «la nécessité urgente de redynamiser les efforts pour faciliter une résolution définitive du conflit, conformément aux dispositions pertinentes de l’Acte constitutif de l’UA ». Le président du Kenya, qui assure également la présidence du CPS, Uhura Kenyatta, a, lors de présentation du rapport à la conférence de l’Union africaine qui se tient à Addis-Abeba, tiré la sonnette d’alarme. Il a indiqué en ce sens que «la situation «demeure sous tension, malgré les résolutions et décisions ONU-UA». Uhura Kenyatta a ajouté que «le CPS a noté avec une profonde préoccupation la reprise de la confrontation militaire entre la RASD (République arabe sahraouie démocratique) et le Maroc ». «L’Assemblée de l’UA pourrait demander au CPS de s’acquitter de son mandat sur le conflit au Sahara occidental, conformément aux dispositions pertinentes de son protocole et aux décisions pertinentes de la Conférence, en examinant la situation au Sahara occidental autant que nécessaire, au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, notamment en recevant des informations de la Troïka de l’UA», a-t-il précisé. Dans son rapport, le président du Kenya « soutient que l’assemblée de l’UA doit demander à la Troïka africaine sur le Sahara Occidental, jusqu’ici inactive, d’entamer un processus politique qui doit garantir le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination». Il a ajouté qu’«il est également important que cette Assemblée demande à la Troïka de commencer à dialoguer avec les parties (au conflit) en vue de trouver une solution à l’amiable au conflit qui garantira l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le CPS a inscrit à son agenda mensuel la question du Sahara Occidental, en prévoyant un sommet virtuel sur ce dossier au niveau des chefs d’Etat le 16 février prochain. Exprimant sa vive préoccupation vis-à-vis des développements à la fois successifs et dangereux enregistrés au Sahara Occidental après le 13 novembre 2020, lors que le Maroc a violé l’accord de cessez-le-feu, le président de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), Brahim Ghali, a, lors du débat autour du rapport du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA soumis au 35e Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernements de l’UA, été explicite en rappelant les gardes fous et les fondements principaux régissant le texte fondamental de l’Union africaine. Il a affirmé que «l’Union africaine ne pourrait préserver son unité et cohérence que par le plein respect de l’Acte constitutif de l’organisation», réitérant les articles 3 et 4 et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples». Le Président sahraoui a réaffirmé «la pleine disponibilité de la RASD à œuvrer avec le CPS et l’UA en général pour parvenir à une solution juste et définitive conformément aux résolutions de l’UA en général et celles du CPS en particulier». Sur sa lancée, il a rappelé que «le CPS avait exprimé clairement sa préoccupation quant au dossier des droits de l’Homme au Sahara occidental occupé et le pillage illégal par le Maroc des richesses naturelles du peuple sahraoui». «Les forces marocaines ont ciblé des civils sahraouis sans défense et des civils de pays voisins par des armes développées ce qui fait penser à une politique d’extermination systémique et les territoires sahraouis sous occupation marocaine ont vu une recrudescence des violations des droits de l’Homme, en témoignent les sévices infligés à la citoyenne sahraouie Sultana Khaya et à sa famille, sans omettre le pillage des richesses naturelles sahraouies». Il a ajouté que «le statut juridique du Sahara Occidental est de jour en jour plus clair et s’est renforcé davantage par la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en septembre 2021 portant annulation des accord conclus par la commission européenne avec le Royaume du Maroc relatifs au Sahara Occidental, jugés illégaux en ce sens que le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts et séparés». Inscrit depuis 1966 à la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l’application de la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’ONU portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés, le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique, occupé depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France. Les travaux du 35e sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine ont débuté samedi. Ils ont été axés sur «renforcement de la résilience en nutrition sur le continent africain: accélérer le développement du capital humain, social et économique, les retombées de la pandémie (Covid-19), à la migration, à la pauvreté et à l’intégration économique.
Salim Abdenour