Stabilité dans la région du Sahel : L’Algérie et le Niger réaffirment leur rejet des interventions étrangères
L’Institut national d’études de stratégie globale (INESG) a organisé, hier à Alger, une e conférence sur les défis stratégiques dans la région du Sahel et leur impact sur la stabilité.
Une rencontre qui a été marquée par l’intervention du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, ainsi que de l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou. L’occasion de réaffirmer les positions communes entre l’Algérie et le Niger, notamment en ce qui concerne la crise libyenne, le rejet de toute forme d’intervention étrangère ainsi que des coups de force.
«Je voudrais me féliciter du fait que la position du Niger et celle de l’Algérie étaient identiques en ce qui concerne la crise libyenne», a affirmé Ramtane Lamamra, rappelant qu’«en tant que pays voisins, nous avons fortement condamné l’intervention étrangère, nous avons fortement condamné la marginalisation de l’Union africaine, nous avons condamné le recours à la force contre l’intégrité territoriale, l’indépendance et l’unité nationale du peuple libyen frère, en plus du fait que l’ancien président du Niger ait accepté volontiers d’assumer la charge du champion de l’Union africaine pour la mise en œuvre de la Zlecaf». «Lors du dernier sommet de l’Union africaine, vous avez présenté un rapport déterminant », a indiqué Lamamra en s’adressant au responsable nigérien. Il a ajouté que «le document a servi de base lequel les chefs d’Etat ont pris un certain nombre de mesures pour l’accélération du processus de mise en place de la zone africaine de libre échanges. Evoquant la paix et la sécurité en Afrique, le ministre des Affaires étrangères n’a pas tari d’éloges le role de l’ancien président nigérien, notamment lors que ce dernier présidait l’Union africaine. «Lors de votre présidence de l’Union Africaine, nous avons mis en marche et activé l’architecture africaine de paix et sécurité». Ramtane Lamamra est, dans un autre chapitre, revenu sur les relations algéro-nigériennes, pour lesquelles il a réitéré leur durabilité en affirmant que «nous continuons à assumer la continuité de votre œuvre dans nos relation bilatérales comme à l’échelle de l’action africaine commune», ajoutant que «nos relations bilatérales sontfraternelles, le bon voisinage a prévalu». Le chef de la diplomatie algérienne a également réaffirmé les positions de l’Algérie en ce qui concerne le refus des changements politiques anticonstitutionnels, en mettant en avant l’expérience du Niger en termes de transition politique. «Au Niger, l’opposition s’était rapidement unie sur l’exigence d’un retour à l’ordre constitutionnel dont vous avez été privé depuis l’indépendance puisqu’il y a eu une succession de coups d’Etats militaires et paradoxalement les militaires étaient pressés de rentrer dans les casernes», a fait savoir Lamamra. «C’est ainsi que cette transition n’a duré qu’une petit année. Et vous avez tenu les élections démocratiques qui vous ont porté au pouvoir haut la main» «C’est dire qu’il y a une source d’inspiration pour l’actualité notamment au Mali », a rappelé Lamamra. L’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, a été reçu, jeudi, par Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en présence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra et du directeur de Cabinet à la présidence de la République, M. Abdelaziz Khellaf. Dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience, Issoufou a indiqué avoir eu «des échanges avec le Président Tebboune sur la situation au Sahel, notamment sur la crise sécuritaire à laquelle font face les pays du Sahel, en l’occurrence le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad», relevant « une parfaite » convergence de vues entre l’Algérie et le Niger sur les solutions de sortie de crise au Sahel, faisant savoir que le président nigérien, Mohamed Bazoum, l’a chargé d’un message à transmettre au Président Tebboune». «L’Algérie a un rôle à jouer dans la mise en place de ces solutions», a-t-il affirmé.
Salim Abdenour