DébatsL'éditorial

Souveraineté économique

« L’argent c’est de l’éther. » Proverbe martiniquais 

Nous célébrons aujourd’hui le 51e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures. Nous célébrons plus qu’un événement fixé sur l’échelle du temps. Nous célébrons un symbole, une doctrine, une vision qui ont marqué notre Histoire nationale. Voilà plus d’un demi-siècle, l’Algérie recouvrait sa pleine souveraineté sur ses ressources naturelles. L’indépendance acquise au prix du sang de près de six millions de martyrs ne pouvait être complète sans la souveraineté sur les ressources hydrocarbures, conquise au prix de la sueur et de l’engagement de ces centaines d’ingénieurs et d’ouvriers algériens qui ont réussi à prendre le relais sur les champs pétroliers et gaziers, mais qui ont surtout permis à notre pays de devenir l’acteur majeur des marchés énergétiques qu’il est aujourd’hui, et à la Sonatrach de s’imposer comme la major africaine. 

Au-delà du symbole, cette nationalisation était l’assise d’une vision portée à bras le corps par le défunt Président Houari Boumediène. Celle d’une Algérie indépendante économiquement, qui saurait prendre le train du développement grâce aux financements dégagés par la rente pétrolière, mais qui réussirait à se libérer de cette rente en concrétisant la diversification économique. Le processus a été lancé, mais fût brutalement interrompu après le décès de Houari Boumediène. 

Un demi-siècle est passé et le débat sur la diversification économique reste entier. Il est encore présent aujourd’hui. Le contexte se prête pour l’amélioration des revenus hydrocarbures de l’Algérie. Les prix du pétrole remontent en flèche et flirtent de nouveau avec les sommets. Mieux encore, les tendances lourdes sur les marchés énergétiques favorisent le gaz comme énergie du futur. Ce qui est on ne peut plus favorable pour l’Algérie, pays au profile gazier par excellence.   Encore faut-il savoir dépenser ces revenus, car l’argent se dépense facilement et vite !

Va-t-on se décider enfin à concrétiser la vision née après l’indépendance du pays pour assurer l’indépendance économique, en mettant en œuvre les réformes nécessaires au décollage de l’économie nationale ? Ou bien va-t-on encore tomber dans les travers de l’économie rentière en optant pour des choix faciles, au risque d’entretenir le syndrome hollandais dont souffre l’Algérie ? Une chose est certaine, on ne peut espérer une indépendance économique réelle si l’on reste désespérément accrochés aux fluctuations des marchés pétrolier et gazier. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *