Révélations des terroristes capturés à Skikda : Rachad et Al Qaida, les deux visages du terrorisme
Diffusés hier, les aveux filmés des terroristes récemment capturés dans les massifs de la wilaya de Skikda lèvent le voile sur un projet malfaisant que cible les fondements de l’État et de la Nation algérienne. Un projet promu par l’organisation terroriste Rachad et ses alliés d’Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), ainsi que les groupuscules terroristes à l’œuvre dans notre pays.
Capturés à Skikda par les forces de sécurité, les terroristes ont fait des révélations dans lesquelles ils ont détaillé l’ensemble de leurs actions qu’ils menaient depuis qu’ils rallié les maquis terroristes mais ont aussi sur leurs sombres desseins en menant des actions terroristes de grande envergure à l’intérieur du pays et commanditées depuis l’étranger, sous l’impulsion de organisation terroriste de Rachad et les accointances de celle ci avec l’organisation terroriste d’El Qaida au Sahel guidée par Droukdel. L’un des terroristes capturés a révélé «l’existence de contacts secrets entre le groupe dans lequel il activait et Larbi Zitout et l’organisation de Droukdel». Dans leurs aveux, chacun des terroriste indique avoir accompli une mission bien « spécifique» allant de simples contacts jusqu’à l’exécution des actes terroristes. D’ailleurs, fera savoir l’un des terroriste arrêtés, «ils se préparaient à accomplir une attaque à l’aide d’une voiture piégée contre le commissariat de Mekla dans la wilaya de Tizi Ouzou. Et un autre de révéler que son «groupe s’apprétait à lancer une offensive contre une entreprise de sécurité travaillant pour la Sonelgaz», en plus du recrutement jeunes individus qu’ils utilisent dans leurs différentes actions. Le nommé Leslous Madani, alias Cheikh Asim Abou Hayyan, «grand Mufti des groupes terroristes, a révélé de «nombreux détails sur l’action armée et les éléments des groupes terroristes qu’il a rejoints depuis 1994». Le terroriste se présentait comme juge charia du groupe, titulaire d’une licence en sciences administratives et juridiques, diplômé de la faculté de droit de Ben Aknoun. Avant de rejoindre les groupes terroristes, il était imam ou prédicateur dans l’un des mosquées de la capitale dans le quartier « La Glacière», puis a déménagé à Bir Khadem. Il a annoncé son repentir. Il a appelé les résidus du terrorisme à « renoncer définitivement à l’action armée et ne plus suivre les ordres » du chef terroriste Youssef El-Annabi.
« Je me suis repenti de l’action terroriste armée et c’est totalement convaincu que j’appelle les résidus du terrorisme à revenir au droit chemin », a-t-il dit. « Je suis aujourd’hui entre les mains des forces de sécurité. J’ai été traité convenablement et je ne m’adresse pas à vous sous pression. Au contraire, je parle parce que telle est ma volonté », a-t-il dit.
Leslous Madani, qui a rejoint les groupes terroristes en 1994, plus précisément la katiba de Jbel Ellouh, a avoué avoir « fait du tort au peuple algérien qui a énormément pâti de l’action terroriste armée dans sa chair, son honneur et son argent », demandant « pardon à tous, à l’Armée nationale populaire et à l’ensemble des corps de sécurité ». Revenant sur son adhésion aux groupes terroristes, il a indiqué que « Cheikh Abdelkader Saouane » lui avait confié une tâche juridictionnelle, c’est-à-dire de trancher les différends entre les éléments de ce groupe, tout en le chargeant « d’inciter » les citoyens à rejoindre des groupes terroristes et les convaincre de la « légitimité » du « Djihad », dira-t-il. « Au début, je me suis rendu compte que j’ignorais énormément de détails de l’action armée, puis, j’ai fini par adopter leur approche et partager leurs diverses actions jusqu’à ce que je sois devenu un membre du groupe, voire plus, officier de justice, juge, imam et même Moufti », précise le terroriste. Vers la fin de l’année 1995 et le début de 1996, poursuit le terroriste, « je me rends compte de la dangerosité de la chose, en ce sens que l’action armée aura des conséquences désastreuses ».
Il a également déclaré avoir eu des contacts avec le terroriste Djamel Zitouni, dit Abderrahmane Abou Amin, qu’il connaissait personnellement à Bir Khadem dans la capitale. Et de reprendre: « j’ai fini par saisir que l’action armée menait vers la dépravation, dans la mesure où violence et fausses accusations commençaient à surgir ». « Aujourd’hui, et après 28 ans dans l’action armée, j’annonce mon repentir et mon regret de m’y être laissé entraîner dans cette action que je répudie solennellement », a-t-il annoncé. Estimant que « les individus à l’origine du déclenchement de l’action armée n’étaient pas à la hauteur », il a indiqué qu’en sa qualité d' »émir de la région de l’Ouest sous la bannière du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), de 2004 à 2008, je connais bien ses émirs et son Conseil de la Choura. Durant cette période, le nombre de combattants dans la région oscillait entre 150 et 160 jusqu’au moment où on m’a confié une mission à Tizi Ouzou ». Il a révélé à cet égard que « le dénommé Abdelhafid Abou Tammam qui a repris l’Emirat après lui a été éliminé l’année dernière avant d’être remplacé par Abou Khalil Idris ».
Pour rappel, le 16 mars dernier, des détachements de l’ANP avaient capturé, dans la forêt d’Oued Edouar près de la commune de Beni Zid, Daïra de Collo, willaya de Skikda, sept terroristes et découvert le cadavre d’un autre terroriste, blessé lors de la dernière opération menée le 19 février dernier ».
Amar Malki