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Bouchraya Hamoudi Bayoun, Premier ministre sahraoui : « L’Espagne est historiquement responsable »

Le Premier ministre sahraoui, Bouchraya Hamoudi Bayoun, a affirmé que « le revirement de la position espagnole sur la question du Sahara Occidental est une rupture du consensus historique espagnol, une concession du gouvernement espagnol face au chantage marocain ». «La décision du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, ne changera rien à la nature juridique du statut du Sahara occidental, qui a été confirmée par les Nations unies», a-t-il souligné. Bouchraya Hamoudi Bayoun soutient que «la réaction la plus grande et la plus forte à la décision de Sanchez a émané de l’intérieur de l’Espagne. Car, toutes les forces et tous les partis politiques, de droite et de gauche et au sein de la coalition avec le gouvernement ou au sein du Parlement et dans l’opposition, ont rejeté la décision de Sanchez». «Ces forces ont exigé que Sanchez s’explique devant le Parlement», a-t-il rappelé. Le Premier ministre sahraoui a salué les mouvements de la société espagnole et le mouvement de solidarité ayant appelé le Premier ministre à revenir sur sa décision, exprimé leur soutien à la cause sahraouie et leur solidarité avec le peuple sahraoui et son droit à l’autonomie et à l’autodétermination. Qualifiant l’actuel gouvernement espagnol de «faible», Bouchraya Hamoudi Bayoun a souligné qu’«il (le Gouvernement espagnol) ne pouvait pas résister à la pression marocaine». «Il a franchi cette étape en soutenant le soi-disant plan marocain d’autonomie, croyant que le Maroc arrêterait ses pratiques à son égard», a expliqué Bouchraya Hamoudi Bayoun. «Mais, le Maroc n’assoit pas à sa politique qu’il utilise comme arme contre l’Espagne », a-t-il encore une fois rappelé. Il a souligné que «tous les gouvernements successifs au pouvoir en Espagne, pendant 46 ans, n’ont pas abordé ce crime, et n’ont pas corrigé cet acte odieux». Il notera que «la faiblesse, le silence, et même la complicité ont marqué ces gouvernements tout au long de ces années face au chantage, provocations et pressions marocains à travers l’immigration clandestine, la drogue et le terrorisme ». Le Premier ministre sahraoui a rappelé à l’Espagne «sa responsabilité légale vis-à-vis de la question du Sahara occidental », lui demandant d’assumer la responsabilité d’achever la décolonisation de la région en permettant au peuple sahraoui son droit à l’autodétermination. Il a souligné qu’elle (l’Espagne) « demeure responsable jusqu’à la fin de la décolonisation, et qu’elle ne peut se soustraire de cette responsabilité». «Le peuple sahraoui jugera un jour l’Etat espagnol pour toutes ses souffrances», a-t-il conclu. Lors de l’ouverture des travaux de la sixième session du Secrétariat national du Front Polisario, le président de la République arabe sahraouie démocratique, Brahim Ghali, a salué «le mouvement de solidarité en Espagne de rejet de la dernière position du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez». Ghali exprimera « la confiance de la partie sahraouie et sa satisfaction quant au niveau de solidarité manifesté par l’ensemble des acteurs en Espagne, notamment les partis politiques». Il a également exprimé sa gratitude au mouvement de solidarité en Espagne pour «l’élan qui s’est traduit par son rejet catégorique de la dernière position du Premier ministre espagnol» et ajoutera que «nous sommes confiants et satisfaits du niveau de solidarité dont font montre tous les acteurs de la société espagnole et des partis politiques ». «Nous devons lever toute ambiguïté et corriger toute erreur à cet égard », a-t-il ajouté. «La déclaration de soutien à la conspiration marocaine signifie clairement un appui à l’occupation militaire marocaine illégale, et partant un encouragement à l’injustice, à l’agression et à l’expansion, au détriment de la légalité et du droit fondamental des peuples à l’autodétermination et à l’indépendance», avait indiqué le président Sahraoui. Brahim Ghali ajoutera que «l’Etat espagnol ne saurait être exempt de sa responsabilité historique, politique, juridique et morale envers le peuple sahraoui» et rappelle «l’accord conclu entre les deux parties au conflit, l’ONU et l’Union africaine (UA), qui a été approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU et signé par les deux parties, le Front Polisario et le Royaume du Maroc, à savoir le plan de règlement ONU-Afrique de 1991». Ghali a appelé «l’ONU et l’UA à prendre des mesures décisives pour honorer leur engagement et leur promesse et permettre au peuple sahraoui de disposer de son avenir de manière libre, démocratique et transparente». «Rien ne dissuadera notre peuple de poursuivre sa guerre de libération, par tous les moyens légitimes, afin d’arracher ses droits inaliénables, à leur tête le recouvrement par la République arabe sahraouie démocratique, Etat de tous les Sahraouis, de sa souveraineté sur l’ensemble de ses territoires», a conclu le président de la RASD. 

Salim Abdenour

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