Sahara occidental : Les parlementaires européens tancent Sanchez
Le revirement du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, sur le Sahara occidental continue de susciter les réactions les plus vives. Gratifié d’un véritable désaveu de la part du Parlement espagnol juste avant son déplacement à Rabat, Sanchez est aujourd’hui critiqué par les parlementaires européens.
Le groupe de la Gauche au Parlement européen a réaffirmé que la solution au conflit au Sahara occidental résidait dans le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, appelant le chef du gouvernement espagnol à réaligner sa position en fonction des résolutions de l’ONU. « Diverses résolutions de l’ONU ont établi le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Il est le seul à pouvoir décider librement de son avenir. Il est grand temps que la communauté internationale protège et soutienne l’exercice effectif de ce droit sans aucune ingérence extérieure », a indiqué le groupe politique sur son site, suite à la visite d’une délégation de l’intergroupe pour le Sahara occidental au Parlement européen, dans les camps de réfugiés sahraouis. A cet égard, le groupe parlementaire a précisé que les déclarations du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez sur la soi-disant « autonomie » marocaine pour le Sahara occidental ne sont pas acceptables. « Il appartient au seul peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et d’opter librem ent pour une décision, quelle qu’elle soit », a-t-il souligné. « Nous exhortons le Premier ministre espagnol à prendre cela en considération et à réaligner sa position en fonction des résolutions de l’ONU sur le Sahara occidental et le droit des Sahraouis à décider » d’eux-mêmes, a martelé la Gauche, estimant « essentiel de prôner le respect du droit international, dans ce conflit particulier comme dans d’autres également ». Dans ce sens, la Gauche a, dans sa déclaration, exprimé sa solidarité avec le peuple sahraoui et son représentant légitime, le Front Polisario. « Nous réitérons notre volonté de collaborer sur la voie d’une solution juste fondée sur le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et du droit international, conformément aux résolutions de l’ONU ». Le groupe parlementaire a dénoncé l’occupation illégale par le Maroc du Sahara occidental depuis 47 ans, et appelé à mettre fin à cette violation du droit international en rendant ce territoire à ses propriétaires légitimes, le peuple sahraoui, soulignant qu’aucun pays n’a le droit d’annexer d’autres territoires par la force. Par ailleurs, la Gauche européenne a exhorté l’Espagne, puissance administrante de jure du Sahara occidental, selon la décision de la Cour nationale espagnole, à « aider le peuple sahraoui à exercer son droit à l’autodétermination », rappelant « sa responsabilité juridique et historique ».
Evoquant la répression marocaine contre la population sahraouie, le groupe parlementaire a déclaré que le harcèlement et les violations subis par les militants sahraouis dans les territoires occupés doivent cesser immédiatement et être condamnés par l’Union européenne (UE), citant le cas de Sultana Khaya et sa famille. Enfin, la Gauche a exigé que l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne, qui dénie au Maroc toute propriété sur les ressources naturelles du Sahara occidental, soit respecté.
Pour rappel, le Parlement espagnol a voté, jeudi, une proposition réaffirmant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination conformément aux résolutions des Nations unies, dénonçant le changement de position « unilatéral et illégal » du Premier ministre Pedro Sanchez sur le Sahara occidental. Les députés espagnols ont approuvé une proposition non-législative soumise par trois blocs parlementaires dénonçant le changement de position « unilatéral et illégal » de Sanchez concernant le conflit au Sahara occidental. Une résolution qui appelle à une « correction » de cette position et à appuyer les résolutions des Nations unies devant permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination. Au cours d’intenses débats sur le Sahara occidental, les groupes parlementaires ont vivement dénoncé la position défendue par le Premier ministre, Pedro Sanchez, la qualifiant de « trahison » du peuple sahraoui, et exigé qu’il transmette un message « clair » au roi du Maroc que « le seul cadre que l’Espagne puisse défendre est celui de la légalité internationale soutenant le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination ». La proposition, qui a été présentée et votée, indique sans ambiguïté qu' »une partie du gouvernement espagnol, -le Parti socialiste ouvrier espagnol-, a modifié unilatéralement sa position concernant le conflit au Sahara occidental, en opposition aux résolutions des Nations unies et du droit international lui-même ». Ce vote soutient le rejet des prétendues solutions que l’occupant marocain tente d’imposer avec le soutien de certaines parties qui veulent contourner les dispositions du droit international garantissant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, selon des sources sahraouies.
R.I. avec APS