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Sahara occidental : Le soutien au « plan d’autonomie » viole le droit international

Le soutien de certains pays au sinistre plan marocain dit d' »autonomie » au Sahara occidental viole le droit international, a indiqué l’Association européenne des avocats pour la démocratie et les droits de l’Homme dans le monde (ELDH) qui se dit inquiète de cette volte-face politique.

Dans un communiqué signé par des avocats européens depuis Bologne, Londres, Düsseldorf et Vienne, l’association a souligné « qu’aucun gouvernement ne pouvait décider du sort d’un autre peuple. Seuls les Sahraouis auront le droit de déterminer leur propre avenir par le biais d’un référendum organisé sous les auspices de l’ONU ». « La solution au conflit du Sahara occidental doit respecter le droit international et les décisions de l’ONU », ajoute l’association, déplorant la volte-face politique de l’Espagne en faveur du soi-disant « plan d’autonomie » du Maroc au Sahara occidental, qui s’ajoute à celle de l’ancien président américain, Donald Trump. Pour l’ELDH, « il est incompréhensible que le soi-disant plan d’autonomie au Sahara occidental proposé par le Maroc en 2007, peut être qualifié par certains pays européens ainsi que les Etats-Unis de contribution importante à une politique juste, durable et mutuellement acceptable », indiquant qu’elle rejetait fermement ces déclarations qui constituent un plaidoyer au nom de la puissance occupante dans ce dernier conflit colonial en Afrique et soutiennent délibérément la violation du droit international.

L’association a exprimé son profond regret à l’égard du soutien militaire, financier et politique apporté à la puissance occupante par des membres permanents du Conseil de sécurité et d’autres pays, ce qui renforce, dit-elle, « l’impunité des autorités marocaines pour leurs violations systématiques et graves des lois humanitaires et droits de l’Homme ». De ce fait, l’association a appelé l’Union européenne (UE) et ses Etats membres à soutenir la réalisation de la volonté du peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination sur la base des résolutions actuelles de l’ONU et de ne pas soutenir les propositions de solution du gouvernement marocain au conflit du Sahara occidental. Mais aussi de ne conclure aucun accord sur l’exploitation des ressources naturelles des territoires du Sahara occidental illégalement occupés par le Maroc.

En outre, l’ELDH a appelé le Maroc à reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général onusien sans conditions préalables et de bonne foi, pour l’organisation d’un référendum libre conformément aux principes et à l’esprit de la Charte des Nations unies et des résolutions 1514, 1541 et 2625 de l’Assemblée générale de l’ONU. Elle a, également, appelé à respecter toutes les normes du droit international humanitaire et en particulier les dispositions de la Quatrième convention de Genève de 1949, à libérer immédiatement et protéger toutes les personnes sahraouies détenues dans les prisons marocaines et à lever immédiatement toutes les mesures limitant la liberté de mouvement et la liberté d’expression des défenseurs des droits de l’Homme et des journalistes sahraouis. L’association a notamment exhorté Rabat à prendre toutes les mesures nécessaires pour suspendre toutes les activités économiques illégales affectant la souveraineté du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles.

Pour rappel, le représentant du Front Polisario en Espagne, Abdullah Arabi a condamné, lundi, le piétinement du droit international par Pedro Sanchez.

Lors d’un point de presse animé suite à la décision du Front polisario de suspendre ses contacts avec le gouvernement espagnol, M. Abdullah Arabi a tiré à boulet rouge sur la position du Premier ministre espagnol en faveur de la « thèse expansionniste et agressive du Maroc ». « Le document officiel ne mentionne rien concernant l’intégrité des deux territoires. Le Sahara occidental est même considéré comme une partie du Maroc », a précisé l’intervenant qui dénonce « une dérive très grave ».

Dans un communiqué publié dimanche, à l’issue de la réunion du Bureau permanent du Secrétariat national du Front Polisario, présidée par le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, le Front Polisario, avait qualifié la position de Pedro Sanchez de « pas en avant dans le sens du piétinement de la légitimité internationale et des droits du peuple sahraoui légitimes, inscrits dans la charte et les résolutions des Nations unies ». Dans le même contexte, le bureau a salué « l’élan de solidarité important de la part du peuple espagnol, avec ses forces politiques, syndicales et de la société civile, qui soulignent la responsabilité juridique, politique et morale du gouvernement espagnol envers le peuple sahraoui, à laquelle il ne peut renoncer unilatéralement ». Le Front Polisario avait décidé samedi de suspendre ses contacts avec le Gouvernement espagnol actuel, suite à la position de Pedro Sanchez concernant la question du Sahara occidental.

R.I. avec APS

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