Sahara occidental : Le Conseil de sécurité interpellé sur la question des droits de l’Homme
À quelques jours de la réunion que le Conseil de sécurité de l’ONU doit tenir sur le Sahara occidental, celui-ci est plus que jamais interpellé sur la question des droits de l’Homme dans les territoires occupés, au regard de la violence de la répression marocaine contre les Sahraouis et la multiplication des crimes commis par l’occupation au mépris des droits de l’Homme et du droit tout court. Il est vrai que la réunion prévue mercredi prochain permettra à l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, fera un exposé sur les conclusions de sa première tournée dans la région, en janvier dernier, et pour le représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), le Russe Alexander Ivanko, de présenter un rapport sur la situation sur le terrain. Cependant, le Conseil de sécurité de l’ONU est interpellé à l’effet de se pencher sur la question des droits de l’Homme, d’autant que la résolution 2602 qu’il a adoptée au mois d’octobre dernier et prorogeant le mandat de la MINURSO a écarté la question des droits de l’Homme du mandat de cette dernière. Un fait qui n’a fait qu’encourager l’occupant marocain qui a intensifié les violations des droits de l’Homme au Sahara occidental.
C’est dans ce contexte que le Groupe de soutien de New York pour l’indépendance du Sahara occidental a adressé une lettre au Conseil de sécurité dans laquelle il appelle à la mise en place de toutes les conditions permettant à la mission de la MINURSO d’organiser un référendum d’autodétermination et des droits de l’homme. Près de 310 organisations internationales ont apposé leur émargement sur le document expédié au conseil de sécurité. « Nous appelons les membres du Conseil de sécurité à œuvrer pour permettre à la mission d’achever sa tâche d’organisation du référendum d’autodétermination», indique le document. «Ce référendum devait avoir lieu fin 1993 au plus tard », a rappelé groupe de New Yprk. «Depuis 30 ans, le Conseil de sécurité continue d’ignorer les principes de la Charte des Nations Unies en matière de décolonisation dans le territoire occupé», a-t-il ajouté, soulignant que «le Conseil de sécurité ne peut continuer à ignorer les violations répétées des droits de l’homme commises par l’occupation marocaine au Sahara occidental qui s’apparentent à des crimes de guerre ».
Rappelons que la délégation algérienne au Conseil de sécurité de l’ONU a mis en avant les multiples crimes et violations marocaines des droits de l’Homme. Elle a ainsi dénoncé les violations massives et répétées perpétrées par les forces d’occupation marocaines contre les défenseuses sahraouies des droits de l’homme, et ce lors d’un débat public tenu mercredi passé par le Conseil de sécurité, sous le thème «Femmes, paix et sécurité». La délégation algérienne a évoqué, à ce titre, les faits révélés par une large coalition d’organisations non gouvernementales qui ont dénoncé les violations massives et répétées par les forces d’occupation marocaines qui utilisent la violence sexuelle comme moyen d’intimidation des femmes sahraouies, défenseures des droits de l’homme, à l’image de Sultana Khaya et Aminatou Haidar, pour n’en citer que quelques-unes. La délégation rappelle que «ces violations, ont également été signalées et enregistrées par la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, Mary Lawlor, soulignant qu’«elles sont « systématiques et nécessitent une plus grande attention de la part de la communauté internationale et des instances compétentes, notamment le Bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général, chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflits, dans le cadre de son mandat». Au cours des débats, la délégation algérienne a répondu aux allégations dont la délégation marocaine n’a cessé de colporter pour dissimuler ses crimes dans les territoires sahraouis occupés », réfutant «ces allégations flagrantes du représentant marocain qui a tenté de tromper la communauté internationale avec ses fausses allégations ». Elle a expliqué que «les allégations répétées concernant le prétendu recrutement d’enfants sahraouis issus des camps de réfugiés, n’est qu’une tentative désespérée du Maroc pour convaincre certains de la véracité de ses calomnies, qui sont démenties par les rapports du l’ONU et ses agences, ainsi que les organisations non gouvernementales qui visitent régulièrement les camps de réfugiés de Tindouf». Elle a également rappelé les déclarations du porte-parole du SG de l’ONU faites janvier dernier auxquelles il a démenti les allégations mensongères relayées par les médias marocains concernant l’implication des enfants dans la guerre». «Ce démenti a torpillé les tentatives désespérées du royaume visant à salir l’image du combat légitime du peuple sahraoui à travers les multiples manœuvres qu’il menait pour détourner l’attention de l’opinion internationale de la nature du conflit au Sahara occidental liée à l’occupation marocaine», ajoute la délégation algérienne
Amar Malki