Grève de la fonction publique : Un suivi mitigé selon les secteurs
Bien que le suivi n’ait pas été massif, les travailleurs de la fonction publique ont globalement répondu hier à l’appel à la grève lancé par la Coordination des syndicats algériens.
Une grève très largement suivie dans certains secteurs comme celui de l’éducation nationale, l’enseignement supérieur, la santé, la solidarité, les finances (DGI) et les affaires religieuses, où les on enregistre des taux de participation plus ou moins élevés, tandis que l’impact de la grève n’a été ressenti dans d’autres à l’image de l’administration locale, le réseau postal ou encore les inspections de travail dont le syndicat autonome a décidé de renoncer à la grève lundi.
Comme attendu, les syndicats qui ont appelé à la grève de deux jours pour hier mardi et aujourd’hui mercredi ont maintenu leur mot d’ordre. Hier au premier jour, les syndicats n’ont pas communiqué sur le taux de suivi à travers le territoire national. Beaucoup de syndicats ont procédé à l’actualisation de leurs pages sur les réseaux sociaux pour communiquer sur l’évolution des taux de suivi mais d’autres syndicats étaient aux abonnés absents. Un état des lieux au premier jour qui a donné lieu à une information parcellaire en attendant une évolution de la communication durant ce deuxième jour.
Ainsi, au premier jour, il était quasiment formellement constaté que le taux le plus élevé de suivi du mouvement de grève a été réalisé dans le secteur de l’éducation nationale. Un corps professionnel qui a répondu dans sa majorité à l’appel en atteignant un taux d’environ 80%.
Le syndicat national des corps communs de la santé a fait savoir quant à lui que la grève a été largement suivie au niveau de l’établissement de santé de proximité de l’aéroport de Sidi Bel-Abbès. Un suivi qui a, selon l’information publiée sur cette page, atteint 100% parallèlement au CHU de Bab EL oued et large suivi à l’EPSP d’Ouacifs dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Sur le syndicat des travailleurs des impôts (SAFI), la communication était également partielle avec des informations sur des établissements bien déterminés dans quelques wilayas. Aussi, à Skikda, précise le SAFI, toutes les antennes des impôts de la wilaya ont connu un suivi massif du mot d’ordre de grève atteignant un taux 90% à l’exception de la direction régionale où le suivi a été faible avec un taux ne dépassant pas 30%. Dans la wilaya d’Annaba, ajoute le Safi, le taux de suivi a atteint 95% et 74% dans la wilaya de Taref et 100% dans la wilaya de Blida et 84% à Mascara.
Il est utile de rappeler que les syndicats autonomes des différentes branches de la Fonction publique, constitués en syndicat, ont lancé un appel à la grève pour revendiquer une amélioration des conditions de travail et protester contre la nouvelle grille indiciaire des salaires. Les syndicats autonomes considèrent la hausse induite par la nouvelle grille comme insuffisante et n’ayant pas un impact réel sur le pouvoir d’achat. Ils réclament une revalorisation du point indiciaire à 100 DA contre 45 DA aujourd’hui. Jeudi, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale avait lancé une mise en garde contre la Confédération des Syndicats autonomes (CSA) et la Coordination des syndicats de la santé, pour le non-respect de la réglementation. Une mise en garde qui n’a pas entamé la détermination des syndicats à aller à la grève. Cependant, et selon le Secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Boualem Amoura, l’intensité de la protestation a été quelque peu apaisée par les assurances du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a annoncé une nouvelle hausse des salaires d’ici à la fin de l’année.
Akli Amor