Les chefs de partis reçus à El-Mouradia : Tebboune ouvre le dialogue politique
L’initiative de la main tendue lancée par le président de la République commence à se préciser. Les premières actions allant dans ce sens ont été entreprises par l’ouverture d’un dialogue avec l’ensemble de la classe politique. C’est ainsi qu’Abdelmadjid Tebboune a ouvert hier le bal en recevant les chefs des partis Jil Jadid et El Binaa El Watani.
Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, et Abdelkader Bengrina, chef de fil du Mouvement El Binaa El Watani, ont été conviés hier pour de « longs » entretiens avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Des échanges « francs et sincères », de l’avis des deux hommes politiques, où le maître-mot a été « consolidation du front interne », resserrement des rangs et nécessité de faire barrage aux menaces qui guettent l’Algérie et aux tentatives de division et de destruction du tissu social national. Bien que les deux hôtes du Président n’aient pas été prolixes quant à la teneur des discussions, à la sortie de leurs audiences, ils s’accordent sur le fait que la rencontre a permis au chef de l’État de « clarifier » les positions en ce qui concerne de nombreuses questions politiques, économiques, sociales et internationales, et aux chefs de partis de porter les préoccupations des Algériens au chef de l’État. Il n’en demeure pas moins qu’il devient clair qu’Abdelmadjid Tebboune tend, par la démarche, à s’assurer de l’adhésion de la classe politique aux prochaines étapes de l’initiative de main tendue.
C’est ainsi que le président de Jil Jadid a indiqué au sortir de son audience avec le président de la République que « l’échange a été très large et les discussions ont abordé diverses questions. C’était une opportunité pour le président de la République d’expliciter toutes les positions de l’État algérien que ce soit en qui concerne la gestion des affaires de l’État, l’économie, la lutte contre la corruption ou l’ouverture médiatique ». Soufiane Djilali précise à ce propos que « l’essence de cet échange est qu’il était temps qu’il y ait une ouverture du dialogue et de l’échange des points de vue ». Il ajoute que l’entretien a porté sur le renforcement de la « défense de l’unité de la Nation et la contribution à la construction d’une société et d’un État forts ».
Dialogue et remaniement ministériel
De son côté, le leader du Mouvement El Binaa El Watani a indiqué que les échanges ont permis de parvenir à un consensus sur « la nécessité de consolider le front interne et de criminaliser les actes tendant à casser le tissu social », ainsi que ce qui concerne les moyens de « renforcer la sécurité et la stabilité du pays et de soutenir les institutions de l’État ». « La discussion était franche et passionnante et a permis au président de la République de nous mettre au diapason en ce qui concerne de nombreuses questions », a assuré Abdelkader Bengrina, lequel souligne que l’échange avec le Président Tebboune a permis de lui porter « les préoccupations des Algériens. Des préoccupations qui concernent la sécurité nationale, notamment la sécurité alimentaire et de la nécessité de développer et de sauvegarder l’agriculture algérienne ». « La rationalisation des subventions dans le cadre d’un débat national a également été évoquée », ajoute-il.
Il faut noter que l’ouverture de ce dialogue politique intervient également dans un contexte marqué par l’annonce d’un remaniement ministériel qui devrait intervenir en ce mois de mai. Un facteur qui ne semble pas avoir été négligé par Abdelkader Bengrina qui souligne que l’entretien avec le président de la République a permis d’ « évoquer les secteurs qui souffrent d’un certain marasme et de l’inertie de quelques départements ministériels »
Chokri Hafed