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Saïd Chanegriha, Chef de l’État-major de l’ANP : L’eau, une question de sécurité nationale

Le Chef de l’État-major de l’ANP a souligné hier la nécessité d’adopter et de mettre en œuvre une stratégie nationale de sécurité hydrique, et pour résoudre les conflits y afférents au niveau du contient africain. Il s’agit de comprendre leséventuelles menaces, notamment celles liées à la résolution pacifique et consensuelle des conflits autour de l’eau en Afrique, sans l’ingérence de parties étrangères.

Présidant l’ouverture des travaux du colloque intitulé: «L’eau au cœur des conflits internationaux: le cas de l’Afrique», le Chef de l’État major de l’Armée nationale populaire, le Général de Corps d’Armée Said Chanegriha a mis l’accent «sur l’importance des ressources en eau au regard de son lien fonctionnel avec le développement économique, la santé publique et la sécurité alimentaire. Il a également invité les institutions de l’Etat à formuler des réflexions en la matière, visant à répondre aux exigences multidimensionnelles de la sécurité nationale». «L’eau est une source de vie et de développement », a-t-il affirmé expliquant qu’«elle constitue également un outil de pression et de marchandage tel qu’en témoignent de nombreux paysages internationaux, et un moyen pour alimenter l’instabilité interne des Etats en situation de stress hydrique, d’insécurité alimentaire et d’incapacité à créer un système national solide et durable en la matière». Il a ajouté que «l’eau représente aussi un élément intrinsèque de la sécurité nationale des Etats, raison pour laquelle les Etats s’emploient à élaborer des conceptions intégrées, voire des stratégies prospectives, afin d’assurer l’exploitation rationnelle de l’eau à même de satisfaire les besoins de survie et de garantir une vie décente aux générations actuelles et futures». C’est à ce niveau qu’intervient «le rôle des institutions scientifiques et de recherche de l’Armée Nationale Populaire et des autres institutions de l’Etat, en organisant des activités scientifiques devant déboucher sur l’élaboration de réflexions et d’idées, à même de répondre aux exigences de la sécurité nationale, dans toutes ses dimensions militaire, économique, sanitaire, sociétale et environnementale»,a plaidé Chanegriha. L’intervenant a souligné que «comprendre les évolutions et les menaces sécuritaires et économiques liées à l’eau s’avère plus que nécessaire, afin d’adopter et mettre en œuvre une stratégie nationale de sécurité hydrique, et pour résoudre les conflits y afférents au niveau du contient africain». La rencontre met en lumière les évolutions et les menaces sécuritaires, économiques et sociétales liées à l’eau, tout en se focalisant sur la profondeur africaine en particulier. « Comprendre, donc, ces évolutions et ces menaces s’avère plus que nécessaire, afin d’adopter et mettre en œuvre une stratégie nationale de sécurité hydrique, qui nous permettra d’être en phase avec ces évolutions et de faire face à leurs éventuelles menaces, notamment celles liées à la résolution pacifique et consensuelle des conflits autour de l’eau en Afrique, sans l’ingérence de parties étrangères et de manière à garantir la concrétisation des objectifs de l’agenda africain de 2023» a souligné le Chef de l’État-major de l’ANP. Pour sa part, le Directeur Général de la Sécurité Intérieure a mis l’accent «sur la nécessité de mettre en place des mécanismes scientifiques et fonctionnels afin d’assurer notre sécurité hydrique dans la mesure où elle constitue l’une des dimensions vitales de notre sécurité nationale». Ce séminaire a pour objectif d’étudier et débattre de l’évolution de la réalité des conflits autour de l’eau pour construire des conceptions réalistes et prospectives de la cartographie des conflits internes et entre Etats africains. «Il est également attendu des participants de présenter des données et des propositions pouvant être mises à contribution pour renforcer notre sécurité hydrique nationale et formuler des réflexions sur les meilleures approches  afin de consolider notre sécurité hydrique commune», a souligné la même source. La Directrice de l’Institut des Etudes Supérieures sur la Sécurité Nationale est revenue sur «l’intérêt que portent les instances scientifiques et de recherche, dont l’Institut constitue l’un des piliers, à poursuivre les efforts afin d’offrir un accompagnement académique aux institutions de l’Etat». Elle a ajouté que «les instances scientifiques et de recherche, doivent veiller à un engagement total et à poursuivre le travail assidu pour un accompagnement académique de qualité aux institutions de l’Etat, et ce, dans l’optique de garantir un développement durable et de rassembler les facteurs de croissance et ses mécanismes confortant la stabilité structurelle de l’Etat et sa sécurité nationale». Plusieurs autres conférenciers ont abordé l’importance vitale des ressources en eau dans le monde en général et dans le contient africain en particulier, et sur les approches à adopter et les stratégies à mettre en œuvre, afin d’arriver à des solutions techniques permettant de prédire les menaces engendrées par l’épuisement de cette ressource et les contrecarrer avec les moyens adéquats, tout en tenant compte des dimensions géostratégiques, économiques, sociétales, juridiques et environnementales de ces menaces.

Salim Abdenour

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