Économie

FAO : Vers une baisse des stocks des céréales

La guerre en Ukraine et les sanctions imposées  à la Russie par les pays occidentaux à leur tête les Etats-Unis continuent d’impacter les prix des produits alimentaires sur les places mondiales. Des prix en hausse constatés confortés  par une  baisse du fret international  notamment depuis la mer noir qui représente l’essentiel des circuits marchands des céréales russes et ukrainienne. Aussi, la situation qui perdure depuis l’émergence de la pandémie du Covid 19 et accentuée par le conflit russo-ukrainien impacte sévèrement les pays dépendant de ces flux de blé à l’instar de l’Afrique.

Toutefois, dans ce tableau empreint de grisaille, des données révélées par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) apportent des nouvelles moins mauvaises que celles ayant marqué les derniers mois. Des données qui montrent un recul « modeste » des prix des denrées alimentaires de base. L’indice FAO des prix des produits alimentaires s’est, en effet,  établi à une moyenne de 157,4 points en mai 2022, soit un recul 0,6 %par rapport à avril bien que l’indice de suivi de l’évolution mensuelle des prix internationaux était toutefois supérieur de 22,8 % à sa valeur de mai 2021.

Cependant, dans les faits, les chiffres  restent inchangés étant donné que les produits de bases gardent la courbe des prix ascendante à l’instar des céréales dont l’indice a gagné 2,2 % par rapport au mois précédent, sous l’effet d’une hausse des prix du blé, laquelle a été de 5,6 %par rapport à avril et de 56,2 %par rapport à l’année précédente. Une  évolution qui montre également  un abaissement des perspectives concernant la production de blé en Ukraine. Pour leur part, les prix internationaux du riz ont connu une progression généralisée, tandis que les prix des céréales secondaires ont affiché une baisse de 2,1 pour cent.  Les prix du maïs accusent un recul plus important du fait de la légère amélioration de l’état de cultures aux États-Unis d’Amérique, de meilleures disponibilités saisonnières en Argentine et le début imminent des principales récoltes de maïs au Brésil. Un autre recul de 3,5 % est enregistré  depuis avril par les prix des huiles végétales à l’instar des huiles de palme, de tournesol, de soja et de colza dû en partie à la levée, par l’Indonésie, de son interdiction momentanée d’exporter l’huile de palme outre la faiblesse de la demande mondiale à l’importation des huiles de soja et de colza au vu de leurs coûts élevés ces derniers mois. Pareil pour l’indice des produits laitiers  qui a connu une baisse de 3,5 %impactant ainsi les prix du lait en poudre qui ont considérablement chuté.  De son côté, le sucre n’a pas fait exception en enregistrant une baisse de 1,1 %depuis avril du fait de la production exceptionnelle en Inde impactant positivement  les perspectives relatives aux disponibilités mondiales.  D’autres causes ont également été derrière cette baisse à l’instar de la dépréciation du real brésilien par rapport au dollar des États-Unis et la baisse des prix de l’éthanol qui ont également accru la pression à la baisse sur les prix mondiaux du sucre.

Enfin, en perspective, la  FAO prévoit une baisse des échanges mondiaux de céréales, qui devrait être de 2,6 %par rapport à leur niveau de 2021-2022; pour s’établir à 463 millions de tonnes, soit leur plus bas niveau depuis trois ans. Des données qui annoncent à l’horizon  une baisse des stocks, se traduisant par une régression du rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial, qui s’établirait à 29,6 %en 2022‑2023 contre 30,5 %en 2021-2022. 

Kamel Nait Ameur

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