Marché du gaz : Sonatrach consolide ses positions
La Compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach multiplie les découvertes d’hydrocarbures. Que ce soit dans le bassin de Berkine, dans les bassins Nord ou plus récemment à Hassi R’mel, les nouveaux réservoirs à fort potentiel gazier consolide la place de l’Algérie, en tant que fournisseur fiable et surtout acteur incontournable sur le marché gazier sur les décennies à venir.
Lundi soir, la Sonatrach a annoncé une nouvelle découverte à Hassi R’mel. Il s’agit d’un gisement de gaz à condensat avec des réserves estimées entre 100 et 340 milliards de m3.
Cette nouvelle découverte porte le nombre des gisement mis au jour par la Sonatrach à pas moins de 35 entre 2020 et 2022, dont 34 découvertes en effort propre de Sonatrach. Des découvertes qui reflètent les efforts entrepris par le groupe pétro-gazier national pour relancer l’activité en amont, et notamment l’exploration mais qui démentent et balayent d’un revers de la main toutes les allégations concernant le potentiel du domaine minier national, lequel demeure à ce jour largement sous-exploré. D’ailleurs, et au-delà du nombre des découvertes, se sont les réserves mises à jour grâce à ces dernières qui démontrent l’étendue du potentiel hydrocarbures, notamment gazier conventionnel en Algérie, si l’on choisit d’ignorer le potentiel en gaz de schistes. En effet, pour le seul premier trimestre de l’année en cours, Sonatrach a réalisé trois nouvelles découvertes de gisements pétroliers, dont une importante découverte au niveau du périmètre de Touggourt, avec un gisement estimé à hauteur d’un milliard de barils. En partenariat avec l’Italien ENI, le groupe Sonatrach a annoncé en mars dernier une autre importante découverte de pétrole dans le périmètre de recherche Zemlet El Arbi, dans le bassin de Berkine. Ces découvertes, dont la dernière en date est celle annoncée hier lundi par Sonatrach, portant sur une importante découverte de gaz à condensat dans le périmètre de Hassi R’mel (Laghouat), confirment le rôle prometteur de l’Algérie sur le marché énergétique mondial. D’ailleurs le groupe compte augmenter sa production de gaz à plus de 140 milliards de mètres cubes à court terme (contre 130 milliards actuellement), en multipliant les projets d’exploration sur les régions gazières du sud-ouest algérien et même dans l’offshore. Un investissements de l’ordre de 8 milliards de dollars/an en moyenne a été mobilisé par le groupe public durant les trois dernières années, dont plus 70% dans l’exploration-production. Ainsi, d’ici à 2026, Sonatrach compte investir 40 milliards de dollars dans l’exploration, la prospection et la production.
Avec ces nouvelles capacité, la Sonatrach entend consolider ses positions en tant qu’acteur majeur du marché gazier et entend investir dans de nouvelles formes de partenariat à même d’assurer l’équilibre du marché gazier et sa pérennité. Allègrement courtisée par les consommateurs européens, dans un contexte de crise géopolitique et gazière, l’Algérie mise sur le partenariat pour redessiner le marché et ses règles. C’est dans ce contexte que le ministre de l’Énergie et des Mines Mohamed Arkab a indiqué, récemment dans un entretien au quotidien allemand Der Spiegel, que si les Européens veulent aujourd’hui plus de gaz, il était nécessaire d’inscrire les contrats d’achat et de vente de gaz dans le cadre d’une démarche de partenariat réel qui permette aux consommateurs tout comme aux producteurs de s’impliquer dans l’investissement dans l’exploration et la valorisation des ressources énergétique, qui restent des investissements fortement capitalistiques.
Samira Ghrib