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Les non-dits de l’affaire de l’attaque des trois camionneurs algériens à Gao : Le rôle prépondérant de l’Algérie au Sahel dérange

L’Algérie qui s’est dotée de moyens à même d’assurer sa sécurité nationale au niveau de ses frontières a jugé utile de renforcer sa présence économique et commerciale en Afrique comme moyen idoine permettant la résolution de la crise des pays frontaliers au plan économique et social. C’est l’approche algérienne qui insistait sur la nature politique et non pas militaire du conflit au Mali.

L’attaque contre trois camionneurs algériens à Gao ne cesse de susciter des réactions et des lectures politiques quant aux tenants et aboutissants de cette opération criminelle. Qui est derrière cette attaque ? S’agit-il d’un racket comme cela est propagé par certaines sphères pour dévoyer le fond réel de cette opération, ou s’agit-il d’autre chose ?  Des questions qui fusent ici et là sur l’affaire et des supputations qui alimentent les médias sans pour autant percer le mystère de cette attaque.

Nombreux sont ceux qui ont privilégié la piste criminalo-terroriste. Cette piste commence à faire son chemin sans avoir la teneur qui la sous-tend concrètement. Certes, les groupes terroristes à l’image d’Al-Qaïda, AQMI, MUJAO et le groupe islamiste Ansar Dine, ont investi le terrain au Mali en occupant le Nord avec la bénédiction des puissances étrangères à l’image de la France et ses alliés lors de l’invasion de la Libye et l’assassinat de Kadhafi.

La région du Sahel est devenue, ainsi, un théâtre de la guerre dans le prolongement du « printemps arabe » initié par les forces étrangères comme moyen à même d’intervenir pour s’emparer des richesses naturelles des pays ciblés par ce plan ourdi.

La piste d’un crime semblable au racket est exclue par certains observateurs et analystes experts de la géopolitique au Sahel.

Les experts font allusion au rôle de l’Algérie au niveau régional et sa puissance militaire qui fait peur à certains pays de la région et plus précisément au Makhzen marocain et ses craintes de voir l’Algérie se présenter comme un État qui favorise la stabilisation de la région et le maintien de la paix via le dialogue dans le cadre du processus de paix et de réconciliation issu de l’accord d’Alger. 

Toutes les instances internationales ont salué l’effort déployé par l’Algérie dans la perspective de résoudre le conflit malien via un dialogue inclusif impliquant l’ensemble des acteurs et protagonistes.

Réduire l’attaque à une simple affaire de racket fera le jeu des puissances étrangères qui dissimulent leur jeu en recourant à la désinformation et la manipulation de l’opinion.

Le retour extraordinaire de l’Algérie sur la scène internationale et régionale a dérangé les pays qui affichent une obéissance sans faille au diktat des puissances étrangères dans la région en général.

Les opérations « Serval » et « Barkhane » censées lutter contre les groupes armés dans toute la région du Sahel par la France, n’ont pas mis un terme au conflit dans la région. Elles ont bel et bien exacerbé la crise, l’extrémisme violent et les guerres au Mali. La France a fait de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) un instrument « légal » pour piller les richesses du Mali sans pour autant mettre terme à la guerre que la Mission était censée réaliser.

Durant dix années de présence militaire sous couvert de Minusma, la France a fait perdurer le statu quo qui arrangeait ses affaires et les affaires d’Areva. 

L’Algérie qui s’est dotée de moyens à même d’assurer sa sécurité nationale au niveau de ses frontières, a jugé utile de renforcer sa présence économique et commerciale en Afrique comme moyen idoine permettant la résolution de la crise des pays frontaliers au plan économique et social. C’est l’approche algérienne qui insiste sur la résolution politique et non pas militaire du conflit au Mali.

C’est l’esprit et la lettre de l’Accord d’Alger soutenue par l’ensemble des instances internationales et régionales qui exigent ce processus basé sur la paix et la réconciliation nationale.

Les forces étrangères hostiles à cet accord ont fait l’essentiel pour entraver l’application du processus. Mais la défaite des Français sur le plan militaire et la mobilisation du peuple malien en exigeant le départ des soldats français de leur sol a accéléré la situation.

Le gouvernement de transition bénéficie du soutien de plusieurs pays comme l’Algérie, la Chine, la Russie et d’autres pays du continent africain. 

Ce retournement de la situation et la bérézina qu’avaient subi la France et ses alliés au Mali a produit un effet dont son expression s’identifie à des actes terroristes actionnés par des groupes inféodés aux dites puissances étrangères qui les chapeautent et les encadrent comme instrument de pression et de chantage. L’entrée en lice de la Russie a chamboulé la situation desdites puissances et leurs valets dans la région.

L’attaque des trois camionneurs algériens devait être lue comme une réaction malhabile des forces de chaos au niveau du Sahel. La sale besogne est laissée aux valets. C’est une guerre par procuration pour essayer de remodeler l’échiquier au niveau de l’Afrique en général et le Sahel en particulier.  

Rachid Nassouti

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