Une hausse marquée des cours en juin : Hausse de 71% des prix du pétrole algérien en une année
Les cours du baril de pétrole ont inscrit une nette hausse au mois de juin dernier, période au cours de laquelle le prix du baril de pétrole algérien (Sahara Blend) ont fait un bond des plus marqués pour trôner en tête des brut les mieux cotés du panier Opep.
Selon le dernier rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, le prix moyen mensuel du Sahara Blend a enregistré une hausse de 13.03 dollars en passant de 115,28 dollars au mois de mai à 128,31 dollars au mois de juin derniers, soit un bond de 11,3%. En glissement annuel, les cours sont passés pratiquement du simple au double entre 2021 et 2022. Le prix moyen annuel du Sahara Blend était ainsi de 111,05 dollars au mois de juin dernier contre 64,73 dollars une année auparavant, ce qui représente un bon de plus de 71% !
Globalement le rapport de l’Opep indique que le panier de référence de l’OPEP a augmenté mensuellement de 3 3,4 % en juin, pour s’établir à 117,72 dollars le baril. Le Brent de la Mer du Nord a augmenté de 4,9 %, pour atteindre en moyenne 117,50 dollars et le pétrole américain WTI a augmenté de 4,6 %, pour une moyenne de 114,34 en juin.
L’Opep explique la hausse des cours, qui s’inscrit dans le sillage de la tendance du mois précédent, par les fondamentaux physiques du marché du brut, dans un contexte de demande accrue de brut de la part des raffineurs et de plusieurs
ruptures d’approvisionnement.
Pour ce qui est des prévisions, l’organisation basée à Vienne estime que la croissance de la demande de pétrole va se poursuivre en 2023, mais à un rythme un peu moins soutenu. « Pour 2023, la croissance de la demande mondiale de pétrole est attendue à 2,7 millions de barils par jour (mb/j) pour atteindre en moyenne 103 mb/j, les pays de l’OCDE augmentant de 0,6 mb/j et les pays hors de l’OCDE connaissant une croissance de 2,1 mb/j », précise le document publié hier. La demande en 2023 devrait être soutenue par une « performance économique encore solide des pays grands consommateurs, ainsi que par une amélioration de la situation géopolitique et de la gestion du Covid-19 en Chine », selon l’organisation de pays producteurs. L’Opep se base sur une hypothèse de 3,2% de croissance économique mondiale en 2023, en recul par rapport aux projections de 2022 (3,5%). »Cela suppose que les ramifications de la pandémie, l’évolution géopolitique en Europe de l’Est et le resserrement financier mondial dans un contexte de hausse de l’inflation n’affectent pas négativement outre-mesure la dynamique de croissance pour 2023″, a toutefois prévenu l’Opep. « Cela suppose également que les grandes économies retrouvent leur potentiel de croissance », ajoute le rapport, mettant en garde contre les conséquences de l’inflation, laquelle risque d’entraîner de nouvelles mesures monétaires des banques centrales susceptibles d’affecter la croissance, au même titre que les mesures sanitaires destinées à contenir la progression de la pandémie.
En ce qui concerne l’offre, du côté des pays producteurs non-membres de l’Opep, elle devrait croître de 1,7 mb/j en 2023, « soutenue par une demande plus forte ». Leur investissement « amont », dans l’extraction et l’exploration, devrait être stable par rapport à 2022, autour de 415 milliards de dollars. Quant à la production de brut de l’Opep, elle a crû en juin de 234.000 b/j par rapport à mai, à quelque 28,72 mb/j, selon des sources secondaires (indirectes) citées dans le rapport.
Sur les marchés, les cours du brut ont fortement décliné sous la pression des craintes de récession de l’économie mondiale. Vers 15H15 GMT, le Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, perdait 6,82 % à 99,82 dollars, peu après avoir dévissé de plus de 7%.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, plongeait quant à lui de 7,35% à 96,44 dollars.
Samira Ghrib