Pétrole : Le baril finit la semaine en baisse
Après un sursaut en début de semaine de cotation, reflet de la déception des marchés après la visite de Biden en Arabie saoudite, les cours du brut ont de nouveau fini en baisse, sous la pression des craintes sur la demande. Le baril de Brentde la Mer du Nord pour livraison en septembre a cédé 0,63% à 103,20 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois, a chuté quant à lui de 1,71% à 94,70 dollars. « Le marché se soucie fortement du fait qu’un ralentissement de la demande intervienne, vu les dernières données sur les stocks américains montrant que la demande pour les carburants commence à réagir aux prix plus élevés », a indiqué Bart Melek de TD Securities. Mercredi, l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a fait état d’une hausse inattendue des réserves d’essence qui ont augmenté de 3,5 millions de barils, témoignant d’une plus faible consommation de carburants, inhabituelle pendant la saison d’été favorable aux déplacements. « Le marché pense aussi que la tension sur l’offre n’est peut-être pas aussi importante qu’on le craignait et les spéculations sur les positions longues commencent à se dénouer », a ajouté l’analyste. Par ailleurs, des indicateurs économiques décevants ont ravivé les craintes de récession, qui pèsent sur les prix du pétrole depuis plusieurs semaines. L’activité économique en zone euro notamment s’est contractée en juillet dans le secteur privé, en repli pour la première fois depuis février 2021, sous l’effet d’une inflation toujours élevée, selon l’indice PMI composite publié vendredi par S&P Global. « La poursuite des hausses de taux par les Banques centrales du monde entier (…) devrait également accélérer l’érosion de la demande », affirme Han Tan, analyste chez Exinity. La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi d’augmenter ses taux d’intérêt pour la première fois en plus de dix ans, surprenant par une hausse plus importante que prévu pour combattre l’inflation. La demande venant de Chine, important pays consommateur de pétrole, inquiète également en raison des confinements liés à la politique « zéro Covid ». « Malgré ces perspectives sombres, les prix du Brent se maintiennent autour du seuil psychologique des 100 dollars le baril, les conditions de marché toujours tendues devant limiter la baisse du pétrole à court terme », estimait cependant Han Tan.
R.E.