Crise diplomatique entre Alger et Madrid : Un lourd impact sur l’économie espagnole
La dégradation des relations diplomatiques entre Alger et Madrid, ainsi que la suspension du traité d’amitié liant les deux pays, n’ont pas été sans conséquences sur le plan économique, notamment pour ce qui est de l’économie espagnole qui voit ses entreprises pâtir de la fermeture du marché algériens, engendrant plusieurs centaines millions de d’euros de pertes. Des conséquences désastreuses que les médias espagnols ne cessent de mettre en avant afin de mettre le gouvernement Sanchez face à ses responsabilités. Ainsi, El Mundo, deuxième plus grand quotidien en Espagne après El Pais, a, dans son dernier numéro, fait état de graves « répercussions » qui ont touché plusieurs segments névralgiques de l’économie espagnole, en particulier, « les secteurs de la céramique et du tourisme, après que l’Algérie ait suspendu le traité d’amitié le 8 juin dernier, en réaction du revirement de la position du gouvernement Sanchez contre la légitimité internationale» dans le dossier du Sahara occidental. Se rapportant aux déclarations du président de l’Association nationale de la céramique, Fernando Fabra, le média a estimé que «les pertes pour le secteur de la céramique sont de 25 millions d’euros » pour l’instant. «Car les professionnels du secteur n’ont pas exporté leurs produits pendant 50 jours, les privant des recettes équivalentes à 120 millions d’euros constituant l’ensemble des transactions avec l’Algérie», a affirmé Fabra au journal El Mundo.
Il en est de même pour le secteur du tourisme qui est fortement touché par cette crise. La région de Valence subit des pertes sèches en raison de l’absence de touristes algériens. En Espagne, les recettes engrangées grâce au flux important des touristes algériens représentent une part importante du PIB. L’activité touristique, qui a connu une régression remarquable dans cette région au cours des deux dernières années en raison de la pandémie de coronavirus, a tout de même enregistré 331.000 touristes algériens qui se sont rendus en Espagne en 2019.
Notons que les transactions commerciales sont gelées et les domiciliations bancaires pour les opérations d’importation depuis l’Espagne sont suspendues depuis le 9 juin dernier, après l’annonce de la suspension du traité d’amitié algéro-espagnol. Un gel toujours en vigueur ce qui risque d’avoir un impact non négligeable sur l’économie espagnole fragilisée par les multiples crises auxquelles elle fait face depuis 2008. Il est utile de rappeler dans ce contexte que le volume des exportations de l’Espagne vers l’Algérie a atteint 1,88 milliard d’euros.
Amar Malki
