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Lutte pour les richesses africaines et enjeux sécuritaires : Le double message de Chanegriha

Il n’est un secret pour personne que l’Afrique est le siège séculaire des enjeux planétaires attisant les convoitises des multinationales et des puissances mondiales intéressées par les ressources naturelles que recèle le continent noir.

Le Général d’Armée Saïd Chanegriha, Chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire (ANP), a pris part, hier, par visioconférence, à la 10e Conférence internationale sur la sécurité, tenue à Moscou (Russie), indique un communiqué du ministère de la Défense nationale. Si l’intervention de Saïd Chanegriha à cette conférence s’est distinguée par succinct, il y a lieu de relever qu’elle contient notamment un double message adressé à l’assistance. Au delà de l’opportunité que représente cette conférence en termes d’« échange de points de vue et l’évaluation des sujets ayant trait à la sécurité internationale » et  « reflète la bonne volonté de la Fédération de Russie à renforcer nos relations (…)», celle-ci a surtout été l’occasion pour le Chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire d’évoquer « les spécificités des défis sécuritaires auxquels fait face le continent africain ». Il n’est un secret pour personne que l’Afrique est le siège séculaire des enjeux planétaires attisant les convoitises des multinationales et des puissances mondiales intéressées par les ressources naturelles que recèle le continent noir. Et l’Algérie ne souhaite pas être à son tour un enjeu aux yeux de ces puissances. Il est clair aussi que les richesses nationales ne laissent plus indifférents certains  pays dont l’avidité est connue. Qu’on se le rappelle, à la seule annonce de nouvelles découvertes de gaz et de pétrole, de l’entrée en exploitation du gisement de Ghar Djebilet et le développement ce ceux de Tébessa et de la santé économique du pays en cette période de disette mondiale,  une véritable levée de bouclier s’en est suivie. Les réactions hostiles directes et indirectes ont vite jailli, d’abord du voisin de l’Ouest qui se remet à ressasser de vieux fantasmes et ressort de vieilles prétentions territoriales dont les frontières ont été pourtant définies, il y a une soixantaine d’années, par des accords internationaux. Le Maroc, mu par certaines parties hostiles à l’Algérie, se lance dans une polémique stérile à propos d’une partie du Sud algérien, Tindouf, particulièrement ou se trouvent les mines de fer. D’autres parties rongées par la nostalgie cachent mal leur désappointement face à toutes ces richesses tant convoitées.

D’ailleurs, les propos tenus lors de la 10eme Conférence par Saïd Chanegriha ne laissent aucune ombre planer. « Effectivement, l’Afrique riche en ressources, avec une croissance démographique et des atouts considérables à l’instar de la biodiversité, des ressources souterraines, des réserves énergétiques et hydriques, se trouve face à une situation complexe d’instabilité politico-économique engendrée par de nombreux défis sécuritaires et économiques », a-t-il  déclaré. Voilà qui est dit. Cette prémonitoire intervention faite par le Chef d’Etat-Major de l’ANP est loin d’être l’effet d’une paranoïa mais bien mue par « Un contexte qui requiert le soutien et l’accompagnement de la communauté internationale ». Chanegriha étaye d’ailleurs sa vision en rappelant que « cette situation fragile a déstabilisé un nombre de pays et impacté leurs économies et leur sécurité, faisant de l’Afrique le fief des activités criminelles qui répandent la menace terroriste et la criminalité organisée transfrontalière multiforme ».

Le Général d’Armée appelle la communauté internationale à prendre ses responsabilités et soulignera à cet effet qu’« il est temps pour la communauté internationale d’être consciente de l’importance du maintien de la paix dans le monde, en se focalisant sur la sécurité humanitaire et en prenant en charge les véritables causes des crises dans le monde en général et en Afrique en particulier ». « Je vous le confirme aujourd’hui que l’expérience acquise tout au long des années passées durant notre lutte contre le terrorisme, nous a prouvé que nul pays n’est à l’abri de la menace terroriste et de ses ramifications, et que la lutte contre ce phénomène ne pourra jamais être du ressort d’un seul pays » avertit Chanegriha. Il en appelle à la « conscience » du monde en déclarant qu’« il est temps pour la communauté internationale d’être consciente de l’importance du maintien de la paix dans le monde en se focalisant sur la sécurité humanitaire (…) ». , Chanegriha rappelle aussi à cette même communauté de prendre « en charge les véritables causes des crises dans le monde en général et en Afrique en particulier et en renforçant les capacités militaires, en vue d’atteindre l’efficacité requise dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée transfrontalière », a-t-il conclu. 

Azzedine Belferag

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