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Crise politique au Tchad : Début poussif pour le dialogue national

Les travaux du dialogue national inclusif et souverain se sont poursuivis hier dans une ambiance lourde. La raison ? La veille, la journée consacrée à l’adoption du règlement intérieur a été assez mouvementée jusqu’à 20h35, quand Acheikh Ibn Oumar, ministre chargé de la réconciliation et président du comité d’organisation du dialogue a fini par trancher sans qu’il n’y ait de vote. Le projet de règlement intérieur est considéré comme adopté, a-t-il lancé aux participants. Une partie de la salle se lève et applaudit, une autre proteste, mais sans conséquence sur la suite de la séance, ouverte depuis 10 heures avec une pause pour la prière du vendredi,  ont rapporté plusieurs médias. La journée de vendredi a connue des remous car le mode de scrutin divisait les participants depuis la veille. Les uns prônant le vote à main levée, qu’ils jugent plus souple et plus économique alors que les autres optaient pour le bulletin secret, plus démocratique et respectant la liberté de conscience des participants. Au final le comité d’organisation qui dirige les débats en attendant la mise en place du présidium, a tranché pour permettre d’avancer, une semaine après l’ouverture des travaux.

En attendant, les consultations se poursuivent en coulisse pour convaincre les partis politiques et acteurs de la société civile qui boycottent le dialogue national inclusif. C’est notamment le cas de la plateforme Wakit Tama qui campe toujours sur ses positions. « Nous ne sommes pas encore au dialogue », réaffirme Wakit Tamma. La plateforme d’organisations de la société civile a tenu à couper court aux rumeurs qui circulent sur les réseaux sociaux. Elle a bien été approchée par un groupe de médiateurs, essentiellement composé d’autorités religieuses, mais aucun accord n’a été trouvé jusqu’à présent. Au micro de notre envoyé spécial à Ndjamena, Sidy Yansané, le coordonnateur Max Loalngar assure que la coalition s’oppose toujours à la forme actuelle des assises. « Nous sommes d’accord que les Tchadiens puissent se retrouver pour tracer les sillons pour l’avenir. Mais quand les gens vous mettre devant le fait accompli parce que par ailleurs, ils ont constitué des équipes qui les représentent plus largement, est-ce que vous avez quelque crédibilité à être au milieu d’eux ? Si ce n’est d’accréditer la forfaiture qui est en route. Nous avons compris, le peuple a compris qu’ils ne pouvaient compter sur personne, y compris la communauté internationale. » Wakit Tama réclame toujours plus d’inclusivité, de parité entre les participants et surtout la promesse que les membres de la transition n’iront pas aux prochaines élections. Le collectif n’exclut pas des actions citoyennes et pacifiques très prochainement.

Agences

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