Les élèves retrouveront les bancs des écoles le 21 septembre prochain : Une rentrée et des défis
La date de la rentrée scolaire a été, enfin, fixée. Les élèves reprendront le chemin des écoles le 21 septembre prochain. C’est ce qui a été annoncé hier à la l’issue de la réunion du Conseil des ministres tenue hier sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune. Une réunion qui a d’ailleurs permis au président de la République de passer en revue les principaux dossiers liés à la préparation de cette rentrée, que ce soit les mesures liées au dispositif de prévention contre la pandémie, le maintien ou non du système de double vacation, la distribution et la commercialisation du manuel scolaire, ou encore le soutien aux classes les plus défavorisés via le système scolaire. Une préparation à laquelle le chef de l’État souhaite associer les départements de la santé et les associations des parents d’élèves, notamment en ce qui concerne la question d’un possible retour de la simple vacation pour cette rentrée. Une échéance marquée par des défis nombreux que ce soit sur le plan pédagogique, sanitaire, mais aussi social. D’ailleurs, le personnel administratif du secteur de l’éducation a repris le travail hier. Les enseignants, quant à eux, rejoindront les écoles ce mercredi 31 août. Une reprise qui risque à priori d’être mouvementée dans la mesure où elle s’est déroulée concomitamment à l’appel lancée par un syndicat du secteur, en l’occurrence le Syndicat national des superviseurs et d’adjoints de l’éducation (SNSAE), pour une grève de trois jours.
Que ce soit sur le plan socioprofessionnel ou pédagogique, les défis semblent importants pour l’actuel premier responsable du secteur, Abdelhakim Belabed qui a, d’ailleurs, la charge d’introduire certaines réformes comme la création de la filière des arts dans le secondaire et l’introduction de l’anglais dans le primaire (troisième année), ou encore l’introduction du manuel et de la tablette numériques, ainsi que les mesures destinées à alléger le poids du cartable. Etant un secteur stratégique, tous les regards seront braqués donc vers lui, notamment durant les premiers mois de la rentrée, pour voir comment se dérouleront les choses sur ce plan-là. Lorsqu’il s’agit de l’école, la moindre décision est commentée et analysée aussi bien par les spécialistes que les politiques ou même de simples citoyens.
Le secteur sera attendu également par rapport au dialogue et à la contestation sociale, latente, et qui peut faire surface à n’importe quel moment, l’éducation étant le secteur où il y a le plus de syndicats autonomes et où, par conséquent, les mouvements de contestation sont le plus présents, même si, faut-il le rappeler, l’année passée a été globalement calme. Nombre de ces organisations syndicales, notamment le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’Education (Cnapeste), l’un des plus représentatifs, ont, à cet effet, rendu public ces derniers jours des communiqués dans lesquels ils réitèrent leur revendication. Et elles sont nombreuses.
La tutelle, dans le souci d’amorcer un dialogue avec les partenaires sociaux, a, à titre d’exemple, mis en place une commission mixte chargée de l’examen du projet de statut particulier des fonctionnaires des corps spécifiques. Or, les choses ne semblent pas se passer comme souhaité. Sur la trentaine de syndicats du secteur convoqués à la dernière réunion de cette commission, tenue le 11 août dernier, seul une dizaine y a assisté. Beaucoup ont décidé de ne pas prendre part carrément à la commission ou se sont retirés après l’avoir intégré. La dégradation du pouvoir d’achat d’une manière générale, donc de celui des personnels de l’éducation aussi, est également un sujet qui revient avec insistance. Tous les syndicats de l’éducation y font référence ces derniers temps. Tout cela pour dire que l’année scolaire qui a commencé hier risque d’être difficile notamment pour la tutelle qui sera confrontée à plus d’un défi, tant sur le plan pédagogique, avec la mise en place de ces quelques réformes, ou sur le plan socioprofessionnel, face à des revendications qui sont de plus en plus pressantes.
Elyas Nour