Économie

Le pétrole dévisse de plus de 6% : Le marché pétrolier otage de sa forte volatilité

Le marché pétrolier est soumis à de forte fluctuations alimentées par les spéculations sur l’évolution de l’offre et de la demande. Ainsi, après avoir entamé la semaine en forte hausse, les cours du brut ont décroché hier dans le sillage des craintes sur la demande en raison de l’annonce d’un nouveau confinement en Chine, les préoccupations liées à la récession. 

Ainsi, en fin de journée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre perdait 6,46% à 98,32 dollars, glissant sous le seuil des 100 dollars le baril, vers 16H25 GMT. De son côté, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en septembre baissait quant à lui de 6,44%, à 90,76 dollars. « Les cours ont chuté car les perspectives de croissance mondiale continuent de se détériorer et que les risques géopolitiques n’ont pas encore entraîné de perturbations pour les exportations de brut », explique Edward Moya, analyste chez Oanda. La réunion des banquiers centraux à Jackson Hole vendredi a « confirmé les craintes de ceux qui s’inquiètent des perspectives économiques sombres induites par l’inflation », poursuit-il. Le patron de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, a averti que la Fed userait « vigoureusement de ses outils » en relevant les taux d’intérêt. En Europe, l’inflation est repartie à la hausse en Allemagne en août, à 7,9% sur un an, après deux mois de ralentissement, toujours poussée par la flambée des prix de l’énergie. « Les données sur l’inflation (…) soutiennent un resserrement agressif des taux de la Banque centrale européenne qui pourrait envoyer l’Europe dans une grave récession »poursuit Edward Moya. En parallèle, près de quatre millions d’habitants de la province située autour de Pékin étaient confinés hieri, les autorités voulant éviter tout emballement de l’épidémie de Covid-19 avant une grande réunion du Parti communiste chinois (PCC) à l’automne. La Chine continue d’appliquer une stricte politique sanitaire, à l’inverse de la quasi-totalité des autres pays, pesant ainsi sur la demande d’or noir du pays, gros consommateur. Si « tout semble tourner à la baisse pour le pétrole », Edward Moya rappelle cependant que le « marché est toujours tendu, donc ce mouvement de baisse ne devrait pas durer beaucoup plus longtemps ». Il est utile de rappeler dans ce sens que le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a fini la séance de cotation lundi sur un gain 4,05%, à 105,09 dollars. Quant au baril au WTI, il a pris 4,24%, à 97,01 dollars. Pour Edward Moya, d’Oanda, le marché a été tiré par la crainte d’une possible détérioration de la crise Libyenne, ainsi que d’une réduction de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Les cours étaient aussi portés par la perspective d’une possible annonce d’une réduction de la production des membres de l’OPEP et de leurs alliés de l’accord OPEP+, lors de leur prochaine réunion, le 5 septembre. Les membres de l’OPEP n’ont écarté la possibilité d’une réduction de l’offre si cela s’avérait nécessaire.

R.E.

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