Des taxes seront imposées aux opérateurs qui ne respectent pas leurs engagements : Benbahmed sort son plan anti-penuries
Le département de l’Industrie pharmaceutique entend opérer un nouveau tour de vis réglementaire sur le secteur. Dans ce sens, Abderrahmane Lotfi Djamel Benbahmed, a annoncé hier «la mise en place de nouveaux textes réglementaires devant régir le volet lié à l’importation ou encore à la production locale. Intervenant sur les ondes dela Radio nationale, le ministre a annoncé « une mesure proposée pour la prochaine loi des finances et qui doit introduire des amendes à infliger aux importateurs qui ne respectent pas leurs programmes d’importation ou leurs programmes de production des médicaments». Une disposition qui doit permettre de mieux réguler le marché et mettre fin à «l’indisponibilité de certains produits importés sur le marché national». Il a expliqué que «ces mesures seront à décider à l’encontre des importateurs et des producteurs des médicaments contrevenant à la réglementation ou encore faisant de la rétention des médicaments à des desseins bien connus. En ce sens, il a fait savoir que «la disponibilité des produits pharmaceutiques est un combat mené dans tous les pays du monde dont entre autres l’Algérie». Pour le ministre, la sécurité sanitaire est devenu un enjeu stratégique pour assurer la souveraineté nationale, et qui passe par le développement de la production nationale. Il a fait savoir que «les objectifs sont déterminés dans les cahiers des charges, fixant l’obligation de résultats en assurant la disponibilité continue des médicaments, infléchir la facture d’importation ayant atteint l’équivalent de 4 milliards de dollars, en plus de la création de richesse, l’exportation et la fabrication locale de vaccins. «Après près de deux ans qui ont suivi notre engagement, nous avons atteint ces objectifs », a-t-il relevé, notant que «ces résultats sont chiffrés». «Le programme du président de la République indiquait qu’il fallait atteindre l’autonomie à 70% pour la production nationale, nous avons très largement dépassé ces seuils», a-t-il affirmé. Et de souligner que «nous couvrons 87% des besoins du marché par la production locale et nous n’importons que 205 produits et une cinquantaine de produits mixtes, que nous produisons d’ailleurs localement mais en quantités insuffisantes», explique le ministre. Selon le ministre «le le chiffre d’affaires de Saidal augmentera de 50% en 2022, il est passé est passé de 12 milliards de dinars à 18 milliards de dinars». Il en est de même pour l’ensemble des entreprises qui ont augmenté, durant ces deux dernières années, leurs chiffres d’affaires de 30 à 50%», a-t-il indiqué. Il a également indiqué que le secteur national de l’industrie pharmaceutique ambitionne d’intégrer la chaine de valeur mondiale du médicament, notamment en Afrique et en Europe. « Notre volonté est d’intégrer la chaine de valeur mondiale de l’industrie pharmaceutique. Nous discutons avec nos partenaires d’autres pays pour intégrer l’Algérie dans leur chaine de valeur africaine ou européenne, car cela garantit la disponibilité et la valeur ajoutée pour les deux pays », a affirmé M. Benbahmed. Le ministre a, dans ce sens, souligné que « de nombreux pays » ont affiché leur volonté de mettre en place, en Algérie, des unités de production totalement intégrées dédiées à l’Afrique ou à l’Europe. « Notre stratégie est évidente, c’est d’être une base pour l’Afrique en termes de production de médicaments. Nous le serons car tous les indices sont là, nous avons les ressources humaines, l’énergie, nous avons une politique totalement intégrée et des investisseurs convaincus, des locaux et des multinationales », a-t-il assuré. Il a ainsi cité plusieurs atouts de l’Algérie pour le développement du secteur de l’industrie pharmaceutique, notamment grâce à sa position géographique, sa stabilité politique, la qualité de ses ressources humaines, sa compétitivité et l’environnement réglementaire sectoriel et global du pays.
Amar Malki