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Lutte contre le blanchiment d’argent et la criminalité financière : Les commissaires aux comptes en première ligne

Plus de 600 commissaires aux comptes ont été conviés hier à prendre part une conférence mettant en lumière leur rôle dans la prévention et la lutte contre la criminalité financière et le blanchiment d’argent, et la révélation de faits délictueux au procureur de la République ».

Une conférence qui doit permettre d’expliciter les notions de criminalitéfinancière et de blanchiment d’argent », mais aussi le cadre juridique de la lutte contre la criminalité financière, les mesures et les pratiques de prévention et de lutte contre le blanchiment d’argent, outre le rôle des parties tenues à l’obligation de déclaration de soupçon et la révélation des faits délictueux au procureur de la République par le commissaire aux comptes. Il est vrai que dans le cadre de la consolidation du dispositif lié à lutte contre la criminalité financière et ses aspects liés à l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent et autres pratiques délictuelles, les pouvoirs publics misent sur l’implication de nombreux acteurs, à l’image des officiers de justice, notaires et avocats. Les commissaires aux comptes demeurent cependant en première ligne de cette lutte, au regard de leurs missions liées à l’audit et à la certification des comptes des entreprises. Un rôle mis en avant hier par le Secrétaire général du ministère de la Justice, Mohamed Reggaz a à l’ouverture de la conférence. Il a ainsi souligné que « la prévention contre la criminalité financière et le blanchiment d’argent est étroitement liée à la relation entre les commissaires aux comptes et les ministères publics ». « La loi 10-01 du 29 juin 2010 régissant la profession d’expert-comptable, de commissaire aux comptes et du comptable agréé, consacre le rôle des commissaires aux comptes dans la prévention et la lutte contre les crimes financiers », a-t-il dit. Saluant l’organisation de ce congrès par la Chambre nationale des commissaires aux comptes, le SG du ministère a affirmé que cette manifestation « de grande importance » vise « à renforcer la relation entre les commissaires aux comptes et les ministères publics et leurs missions en cette matière ». L’intérêt de cette rencontre est de souligner que le commissaire aux comptes est le seul habilité à effectuer l’audit financier et comptable des sociétés et des organismes, d’une part et de mettre en exergue son rôle efficace dans la protection de l’économie nationale, d’autre part. A cet égard, M. Reggaz a précisé que le ministre de la Justice, garde des Sceaux, était « prêt à fournir une contribution efficiente dans la mobilisation des expertises et la prise de décisions visant à définir les standards et à unifier les pratiques en matière de signalement des délits que découvrent les commissaires aux comptes en accomplissant leurs missions ». Il a souligné également l’impératif d’accorder une importance majeure à l’application de toutes les procédures à même de rendre le système juridique et institutionnel algérien à l’abri des risques susceptibles d’en faire une couverture pour les fonds acquis de manière illicite ou les fonds acquis des opérations criminelles en vue de leur blanchiment. A son tour, le président du Conseil national de la Chambre nationale des commissaires aux comptes (CNCC), Mohamed Habib Marhoum, a affirmé que cette conférence met la lumière sur la lutte contre les crimes financiers, avec la participation de magistrats et de responsables au ministère de la Justice, de commissaires aux comptes et d’experts dans le secteur financier et banquier, en plus de préciser le principal rôle des commissaires aux comptes.

Samir Benisid

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