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Inondations meurtrières au Pakistan : L’ONU met en garde contre une détérioration de la situation humanitaire

La situation humanitaire des communautés touchées par les inondations au Pakistan devrait se détériorer, a indiqué hier l’ONU, qui a mis en place un pont aérien pour acheminer de l’aide aux victimes. 

Les pluies torrentielles qui se sont abattues ces dernières semaines sur le Pakistan ont causé les pires inondations de l’histoire du pays. Selon l’Organisation mondiale de la santé, plus de 1.460 centres de santé sont touchés, dont 432 sont entièrement endommagés et 1.028 partiellement endommagés, la majorité dans la province du Sindh. Plus de 4.500 camps médicaux ont été mis en place par l’OMS et ses partenaires de santé, et 230.000 tests rapides pour dépister la diarrhée   aqueuse aiguë, le paludisme, la dengue, l’hépatite et le chikungunya ont été distribués. Lors d’un point de presse à Genève, un porte-parole de l’OMS, Tarik Jasarevic, a expliqué qu’il était encore difficile d’accéder aux zones touchées par les inondations mais a souligné l’urgence d’intensifier la surveillance des   maladies.     Selon l’OMS, les épidémies actuelles de Covid-19, de diarrhées aqueuses aiguës, de typhoïde, de rougeole, de dengue, de leishmaniose, de VIH et de polio risquent de s’aggraver. « Nous avons déjà reçu des informations faisant état d’une augmentation des nombres de cas de diarrhées aqueuses aiguës, de typhoïde, de rougeole et de paludisme, en particulier dans les régions les plus touchées », a déclaré M. Jasarevic. Les taux de mortalité néonatale et de malnutrition aiguë sévère risquent   d’augmenter en raison de l’interruption des services de santé. « On s’attend à ce que la situation s’aggrave, en particulier pour les personnes les plus vulnérables », a souligné le porte-parole de l’OMS selon l’APF qui a rapporté l’information.    

« Soutien international urgent »

L’OMS a livré jusqu’à présent pour 1,5 million de dollars de médicaments essentiels et autres fournitures, dont des kits de purification de l’eau et des   sachets de sels de réhydratation orale, et lance un appel de 19 millions de   dollars pour venir en aide aux populations touchées. « Il est urgent d’intensifier la surveillance des maladies, de restaurer les installations sanitaires endommagées, de veiller à ce que les médicaments et les fournitures médicales soient en quantité suffisante et de fournir un soutien psychosocial et de santé mentale aux communautés touchées », a insisté M. Jasarevic. L’organisation se prépare également à devoir faire face à une détérioration   de la situation dans les mois à venir alors que de nouvelles pluies de mousson sont attendues. Plus de 33 millions de personnes ont été affectées par ces inondations. Un tiers du Pakistan s’est retrouvé sous les eaux et au moins 1.300 personnes ont péri. « L’ampleur de la dévastation nécessite un soutien international urgent », a indiqué dans un communiqué le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés   (HCR), qui craint aussi que « la situation ne se détériore ».     Egalement impliqué dans les opérations d’aide humanitaire, le HCR a lancé un pont aérien pour acheminer de l’aide depuis Dubaï.  Quatre premiers vols ont pu avoir lieu lundi, a indiqué aux médias le directeur du bureau régional du HCR pour l’Asie et le Pacifique, Indrika Ratwatte, de passage à Genève. Six autres vols sont prévus, avec à bord des matelas, des bâches et des ustensiles de cuisine. Des camions du HCR transportant des tentes pour quelque 11.000 familles sont également en route depuis l’Ouzbékistan, et d’autres convois sont prévus. Une aide doit notamment être apportée à 50.000 ménages dans les zones les plus touchées. « L’insécurité alimentaire va être énorme, car les cultures sont évidemment dévastées et le peu de bétail qu’ils avaient est également détruit », a relevé   M. Ratwatte. 

R.I. et agences

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