Poutine dénonce le détournement des céréales ukrainiennes : «La majeure partie des céréales n’est pas exportée vers les pays pauvres»
Le président de la Russie, Vladimir Poutine, a souligné la nécessité «d’augmenter les livraisons des céréales aux pays pauvres». S’exprimant lors d’une réunion du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie tenu vendredi, Poutine a souligné que «la majeure partie des céréales d’Ukraine est exportée vers les pays européens et non vers les pays les plus pauvres », recommandant «une augmentation des livraisons en direction de ces nations». Deux jours auparavant, il avait affirmé que «ces exportations allaient majoritairement vers l’Europe et non vers les pays les plus pauvres, ce qu’a alors qualifié Kiev de «mensonges». Intervenant au Forum économique oriental, Poutine a affirmé qu’«il est impossible d’isoler la Russie», ajoutant que «nous entendons aujourd’hui que certains de nos partenaires mettent en doute ce qui a été dit à propos des livraisons de céréales depuis l’Ukraine». «Mais nous enregistrons toute notre action, il n’y a pas d’erreur ici», a-t-il affirmé. Selon Vladimir Poutine, «si la Russie ne peut pas «influer sur la destination de ces céréales partant d’Ukraine, elle considère qu’il serait mieux d’augmenter le volume des livraisons destinées aux pays les plus pauvres». Il a indiqué que «d’ici la fin de l’année, nous livrerons 30 millions de tonnes de céréales », annonçant que «nous sommes prêts à accroître les volumes jusqu’à 50 millions de tonnes voire plus, car nous avons une bonne récolte cette année».Et d’ajouter : «il serait mieux d’augmenter le volume des livraisons destinées aux pays les plus pauvres. Un accord conclu le 22 juillet dernier à Istanbul, engageant la Russie et l’Ukraine, a permis de débloquer les exportations de blé et de maïs ukrainiens. La Russie affirme présentement que «les exportations ukrainiennes vont majoritairement vers l’Europe et non vers les pays pauvres, mais aussi que ses propres exportations de denrées alimentaires et d’engrais continuent de pâtir des sanctions occidentales antirusses». Ces sanctions, même si elles ne visent pas directement les produits agricoles russes, perturbent les chaînes financières et logistiques », a-t-on fait savoir. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que «rediscuter de l’accord d’Istanbul était nécessaire » et qu’une conversation entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan était «déjà en train d’être préparée». «Cette discussion n’a que trop tardé», a-t-il indiqué, ajoutant qu’«elle était prévue en marge d’un sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai les 15 et 16 septembre à Samarcande, en Ouzbékistan».
Amar Malki