Accidents de la circulation : Un été meurtrier !
La hausse constatée des accidents de la circulation a suscité des réactions des plus hautes autorités du pays, qui ont, d’ailleurs, décidé d’instaurer de nouvelles mesures visant principalement la réduction du nombre de vies perdues sur les routes.
Les accidents de la circulation se multiplient et induisent de lourds bilans en vies perdues. Et la situation s’est aggravé cet été et continue de l’être en cette rentrée. Selon les services de la protection civile, les accidents de la route ont été particulièrement meurtriers depuis le début du mois d’août. Chiffres à l’appui, elle fait état de «61 personnes ayant trouvé la mort dans des accidents de la circulation survenus dans l’ensemble des régions du pays durant la semaine du 31 juillet au 6 août». La même source a indiqué que «44 autres personnes ont perdu la vie durant la semaine du 7 au 13 août, 59 personnes sont décédées durant la semaine allant du 14 au 20 août et 51 personnes durant la semaine du 21 au 27 août, alors que 42 autres personnes ont trouvé la mort durant la période du 28 août au 3 septembre». Ces bilans s’inscrivent dans une tendance inquiétante observée chaque année par la Délégation nationale à la sécurité routière (DNSR) durant la saison estivale. «Le nombre de personnes tuées sur les routes augmente chaque année durant la saison estivale », a affirmé la chargée de communication au niveau de la DNSR, Fatima Khellaf, qualifiant ces 62 jours «des plus meurtriers sur nos routes». Selon la même responsable, le phénomène est «national». Elle a expliqué que «cette hausse est le fait de plusieurs facteurs dont la vitesse, l’Etat physique du conducteur, les bouchons sur les routes qui constituent une source de stress importante et les diverses sources de distraction comme le téléphone cellulaire». Des mesures dissuasives viennent d’être prises, face à cette violence routière qui continue à prendre des proportions inédites. L’Etat s’est retrouvé dans l’obligation de renforcer davantage le volet répressif. Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que «les accidents de la route exigeaient une solution coercitive compte tenu des proportions qu’a pris ce phénomène récemment, et ce à travers l’application des peines les plus lourdes pour les cas de non-respect avéré du Code la route, une infraction qualifiée de crime». Le président Tebboune a donné des instructions pour que «soit imposé un contrôle technique des véhicules de transport chaque trois mois, et pour le renforcement du contrôle sur les sociétés de transport par bus, à travers l’impérative rotation de conducteurs pour les longs trajets et le retrait du registre de commerce aux sociétés contrevenantes», instruisant le Gouvernement pour l’application des «peines les plus lourdes à l’encontre des parties impliquées dans la délivrance de permis de conduire aux candidats non qualifiés». «Un groupe de travail a pour mission de se pencher sur la révision du Code de la route pour permettre à l’Etat de mener une politique plus répressive pour les infractions», a fait savoir Fatima Khellaf. La lutte contre les accidents de la route constitue un chantier permanent. La chargée de communication au niveau de la DNSR a fait savoir qu’«un projet de décret exécutif visant à permettre l’introduction de l’éducation routière dans les trois paliers de l’enseignement est actuellement au niveau du Secrétariat général du gouvernement (SGG)», ajoutant que «ce décret a pour objectif de «sensibiliser les usagers de la route et futurs conducteurs sur les dangers de la circulation et le comportement à adopter». Elle a également fait état «des campagnes de sensibilisation et des contrôles routiers constituant des moyens de lutte adéquats». Elle a souligné que «le plan national de formation destiné aux auto-écoles sera enrichi pour améliorer la formation des conducteurs, notamment professionnels». «Le bilan annuel des accidents de la route arrêté au 31 juillet 2022 fait tout de même état d’une baisse de 5,48% du nombre d’accidents à 13.801, comparé à la même période de 2021», a affirmé Mme Khellaf, soulignant qu’il en «est de même pour le bilan des blessés ayant diminué de 4,67%, contre une hausse de 0,91% du nombre de décès».
Salim Abdenour