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Mohamed Sami Agli, président de la CAPC : « L’Algérie refuse d’être un bazar pour les produits européens »

La Confédération algérienne du patronat citoyen a rappelé hier que l’Accord d’association avec l’UE a toujours été « inéquitable » pour l’Algérie et «n’a pas tenu ses promesses».

«Il est impossible de construire une prospérité partagée euro-Med et un partenariat gagnant-gagnant si les intérêts des pays de la rive Sud sont occultés». C’est ce qu’a déclaré, hier, le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Mohamed Sami Agli, à propos de l’Accord d’association liant l’Algérie à l’Union européenne et en vigueur depuis 2005. Rappelant que «la CAPC a toujours jugé cet accord inéquitable pour l’Algérie», celui-ci a indiqué, lors d’une conférence de presse tenue au siège de la Confédération, que l’accord en question «n’a pas tenu ses promesses». Il a cité, dans ce sens, «l’absence de transfert de technologie et du savoir-faire» ainsi qu’ «une balance commerciale qui est à la faveur des Européens». «Notre pays, qui en plein dynamique économique, refuse d’être un bazar pour l’Europe et veut préserver ses secteurs et entreprises stratégiques», a déclaré le président de la CAPC, avant d’ajouter : «Nous avons réussi à convaincre nos partenaires de l’Union européenne de la justesse de notre position». Il est sans rappeler que le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné des instructions, le 31 octobre dernier, «à l’effet de revoir les dispositions de l’Accord d’association avec l’Union Européenne (UE), clause par clause, en fonction d’une vision souveraine et d’une approche gagnant-gagnant». Si l’Union européenne avait, dans un premier temps, ignoré cette doléance, aujourd’hui il semblerait qu’il y a eu un changement d’attitude. Au début du mois, à l’occasion d’une visite effectuée à Alger, le président du Conseil européen, Charles Michel, a souligné «la nécessité de réviser l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne (UE) en identifiant les priorités conjointes, dans l’intérêt mutuel des deux parties». Les enjeux géostratégiques, imposés entre autres par le conflit russo-ukrainien, ont eu des répercussions à plusieurs nouveaux. D’ailleurs, Mohamed Sami Agli, n’a pas omis de signaler qu’il faudrait que l’Algérie profite de ces changements.

Stabilité règlementaire

Bien entendu, le Président de la Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC) s’est exprimé, lors de son intervention, sur le nouveau code des investissements, adopté tous récemment. Il a insisté, à cet effet, sur la nécessité de promulguer les textes d’application «très rapidement». Il a également mis l’accent sur l’importance de la stabilité, pour ce qui est de la réglementation et des lois, «au moins pour dix ans», comme il l’a indiqué. D’après lui, légiférer quelque chose dans une loi de finance et l’annuler six mois plus tard, ne servirait pas l’investissement et le climat d’affaires. Sami Agli a jugé que le code des investissements est «un texte fondamental pour notre pays, son économie et ses entreprises mais aussi pour les opérateurs économiques et les potentiels partenaires étrangers». Il a tenu à rappeler, à cet effet, que bon nombre des propositions faites par la CAPC ont été «prises en charge» dans l’élaboration de ce texte. «La CAPC fonde beaucoup d’espoir sur le nouveau cadre réglementaire qui régira l’investissement et permettra de garantir une accélération de la levée des lourdeurs et des pratiques bureaucratiques qui pèsent sur l’investissement et instaurer la confiance auprès des opérateurs grâce à un assainissement total et profond de l’environnement d’affaire», a-t-il ajouté. Par ailleurs, celui-ci a tenu à évoquer quelques acquis qui, d’après lui, favoriseraient l’investissement et feront évoluer l’environnement économique. Il a cité, dans ce sens, entre autre la «création d’une plateforme numérique de l’investisseur, la création du guichet unique de l’investissement avant la fin du mois de septembre, la numérisation des services des impôts et des domaines de l’état avant fin 2022 ainsi que l’ouverture au privé du transport aérien et maritime». Sami Agli a également cité l’importance accordée par les autorités à l’industrie pharmaceutique, un «secteur stratégique», a-t-il précisé, ou encore «la lutte contre la corruption». En dernier lieu, le président de la CAPC s’est attardé sur le calendrier des activités de l’organisation qu’il préside, pour l’année prochaine, mettant l’accent notamment sur l’ «Algeria Business Conference», un événement qui devra avoir lieu, début 2023 et auquel tient beaucoup la CAPC.

Elyas Nour

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