La mafia des déchets tombe à Oran : Un trou financier de 20 milliards de centimes
L’empire des déchets est tombé à Oran, charriant dans son sillage des anciens cadres municipaux, dont l’ancien chef de service de la division d’hygiène et d’assainissement (DHA) de l’APC d’Oran.
Le parquet près le Tribunal d’El Othmania, ex-Maraval a mis l’ancien chef de service de la division d’hygiène et d’assainissement de la commune d’Oran en détention provisoire. La même instance de justice a placé sous contrôle judiciaire 18 autres individus, composés essentiellement des propriétaires des entreprises de collecte des déchets et des agents municipaux. Les mis en cause sont poursuivis pour des chefs d’inculpations liés à la corruption, dilapidation des deniers publics, conclusion des transactions en violation de la réglementation des marchés publics, abus de fonction. Cette enquête été déclenchée par le juge d’instruction prés le Tribunal d’El Othmania en prenant en compte le rapport accablant des inspecteurs de l’IGF qui a permis de faire des révélations fracassantes. Le document fait état d’un trou financier de 20 milliards de centimes causé par des transactions suspectes conclues par l’ancienne équipe ayant pris en main la gestion du service municipal d’hygiène et d’assainissement, DHA. Cette affaire cite, outre des cadres municipaux, les responsables de ces entreprises,les enfants des personnalités influentes, comme le fils de l’ex P/APW d’Oran et cadre du FLN, un autre fils d’un ancien député, le fils d’un ancien sénateur et des proches d’anciens ministres. Selon le rapport d’enquête, les mis en cause, en particulier les prestataires de services ontbénéficié de matériel roulant dans le cadre des dispositifs de l’emploi de jeunes qu’ils louent, dans le cadre de la sous-traitance, à l’APC d’Oran. Ils procédaient à la surfacturation de leurs services contre d’importantes sommes d’argent allant entre 500.000 et un million de dinars. Les inspecteurs de l’IGF, ayant enquêté pendant près d’une année et passé au peigne fin toutes les pièces comptables, ont arrêté la facture globale du préjudice au montant de 20 milliards de centimes dilapidés. Le rapport d’instruction fait état de l’utilisation d’un autre modus operandipour soustraire d’importantes sommes d’argent. Il s’agit de la conclusion des transactions pour l’acquisition de masques protecteurs et du lait au profit des employés municipaux en charge de la collecte des déchets. Ces derniers ont témoigné n’avoir rien reçu depuis des années. L’instruction a conclu à des actes avérés par les procédures pénales, la trésorerie publique se constituera partie civile pour réclamer un dédommagement. Si la ville d’Oran demeure croule toujours sous les amas d’ordures, cet acte est, selon l’enquête, le fait de la mafia «des ordures». Ces derniers ne trouvent rien de mieux à faire que de sévir lors des événements importants qu’abrite la wilaya d’Oran, pour provoquer volontairement des pics de grèves pour réclamer leur dus, d’où des suspicions lancées à leur encontre avant qu’une vaste enquête financière ne soit déclenchée et suivi par l’ouverture d’une enquête judiciaire qui a été révélatrice dans ses conclusions. «Usant de leur proximité avec les centres du pouvoir local, ces entrepreneurs ont, à plus d’un titre, réussi leur coup en décidant des clauses et des cahiers de charges à mettre en place», a-t-on appris auprès de nos sources. Le recours aux services des entreprises privées a été décidé du temps de l’ancien wali d’Oran, Abdelmalek Boudiaf.Ce dernier a alloué un montant de 40 milliards exclusivement à la collecte des déchets ménagers.
Salim Abdenour