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De nouvelles révélations fracassantes : Comment les dirigeants du PSOE se font corrompre par le Makhzen 

La presse espagnole continue à mettre à l’index la décision irréfléchie prise au mois de mars dernier par le premier ministre espagnol Pedro Sanchez en ce qui concerne le dossier du Sahara occidental et qui a lourdement affecté les relations algéro-espagnoles avec toutes les conséquences que cela a eu pour l’économie espagnole. Dans ce sens le recours systématique à la corruption par le Makhzen pour influencer le parti de Pedro Sanchez a été mis en avant par la presse espagnole qui évoque en ce sens une « trahison » du PSOE.

La volte-face opérée par le chef du gouvernement Pédro Sanchez sur le dossier du conflit du Sahara Occidental au mois de mars n’a pas surpris Javier Otazu, correspondant à Rabat de l’agence de presse espagnole EFE jusqu’à janvier dernier. Il explique que la trahison fait en quelque sorte partie de l’ADN du PSOE, le parti socialiste ouvrier espagnol. Javier Otazu va même plus loin en disant que le PSOE est en réalité le cheval de Troie du Makhzen en Espagne. «Le lobby marocain en Espagne s’appelle PSOE», se plait-t-il à dire. Pour lui, le « Maroc a réussi à pénétrer l’Espagne jusqu’aux os grâce aux barons du PSOE ».

Dans un intitulé «Le Mirage ou comment le Maroc a acheté les socialistes espagnols», publié cette semaine dans le quotidien espagnol «L’Indépendant», le journaliste Salamu Hamudi Bachri explique justement comment le Makhzen a réussi à avoir une influence sur les responsables du PSOE. La méthode employée, dit-il, est vieille comme le monde. Le roi du Maroc a pratiquement acheté tous les décideurs du parti phare de la gauche espagnole.

Généralement, indique Salamu Hamudi Bachri, les responsables espagnols sont « initiés » au Mirage. Il s’agit d’un très luxueux hôtel situé dans la ville côtière de Tanger où la nuit coûte 8000 euros. C’est là qu’ils s’encanaillent et se font volontairement corrompre. Ils y passent des journées entières sans payer le moindre dirham et se laissent aussi couvrir de cadeaux. C’est après cela qu’il leur est demandé de défendre les thèses marocaines sur le Sahara Occidental et de tresser à volonté des lauriers au régime de Mohamed VI. 

Pour Felipe González, par exemple, l’histoire a commencé avec une déclaration d’amour. «C’est un endroit très agréable, confortable et discret, avec une belle vue dégagée. Je pourrais passer toutes mes vacances d’été ici», avait-il déclaré en inhalant un cigare et les pieds trempés dans le jacuzzi, le 13 août 1998 dans une interview au journal El País.

La journaliste de l’Indépendant précise qu’ « une fois pris à l’hameçon pris, tous les apprentis sorciers socialistes se retrouvent à la merci du Makhzen ». La liste des responsables socialistes ayant fini par devenir les larbins attitrés de Mohammed VI est longue. On y retrouve entre autres José Luis Rodríguez Zapatero, Miguel Ángel Moratinos, Trinidad Jimenez, Bernardino León Gross, Maria Antonia Trujillo et Elena Valenciano. Et le dernier à avoir séjourné au Mirage est José Bono Martínez. L’une des conditions pour bénéficier gratuitement des services du Mirage et d’autres petits avantages consiste à défendre la prétendue marocanité du Sahara Occidental et de présenter le Maroc, une monarchie moyenâgeuse, comme un exemple de gouvernance dans le monde arabe.

Mais ce n’est pas tout. Les cadres corrompus du PSOE sont tenus par ailleurs de prendre part aux opérations montées par les services spéciaux marocains pour casser le Front Polisario. L’ancien président du gouvernement espagnol, Miguel Angel Zapatéro, a ainsi assisté vendredi, à Las Palmas, aux Îles Canaries, à une réunion du Mouvement Sahraoui pour la paix (MSP), une pseudo-organisation sahraouie que le Centre national de renseignement espagnol (CNI) affirme, sans ambiguïté, être un appendice des services secrets marocains (El País, couverture le 7 juin).

Créé il y a deux ans dans les laboratoires donc des services marocains, ce groupe prétend défendre les intérêts des Sahraouis. Le hic c’est que ses représentants ne prennent jamais la peine de consulter les Sahraouis. Comme il faut s’y attendre, le MSP ne défend pas non plus le droit inaliénable des Sahraouis à l’autodétermination. Il n’en faut pas plus pour comprendre effectivement que le MSP n’a d’autre but que de tenter de courcircuiter le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui.

Les intervenants à cette réunion de l’organisation fantoche qu’est le MPS sont donc notamment Zapatero et ses ministres de la Défense et de la Justice, José Bono et Juan Fernando Lopez Aguilar. Tous des habitués du Mirage et de Marrakech. Avec leur présence, les trois anciens responsables ont ainsi clairement apporté leur soutien au revirement de Pedro Sanchez sur le Sahara Occidental.

Avant leur arrivée au pouvoir, ces socialistes se présentaient pourtant comme de grands défenseurs des droits des Sahraouis et plus largement des droits de l’homme. Aujourd’hui, ils n’ont aucun scrupule à reproduire le discours abject du Makhzen. La remarque est valable surtout pour José Luis Rodríguez Zapatero qui passe le plus clair de son temps au Maroc. Il est devenu un serviteur zélé de Mohammed VI. Avec Felipe González, il est présenté comme l’un des plus grands gardiens des intérêts du Maroc en Espagne et en Amérique latine. La gauche espagnole caviar est tombée bien bas.

Khider Larbi

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