Il accumule les échecs sur le dossier du Sahara occidental : Le Maroc s’enfonce dans l’isolement
Face à la cause juste et légitime du peuple sahraoui, les manœuvres du Makhzen destinées à légitimer la colonisation du Sahara occident sont vouée à l’échec.
Le régime marocain multiplie les échecs. Les manœuvres, la manipulation et le recours massif à la corruption pour imposer l’occupation illégale du Sahara occidental, dernière colonie d’Afrique ne pèsent rien face à la cause légitime du peuple sahraoui et son droit inaliénable à l’autodétermination. Les récentes victoires successives du Sahara occidental démontrent la manière avec laquelle l’entêtement du régime marocain pousse le Maroc dans l’isolement au niveau continental, tandis que ses alliés et appuis le lâchent l’un après l’autre. Il n’est pas sans rappeler les récentes déclarations de soutien au peuple sahraoui, émanant de la quasi-totalité des pays d’Afrique et de nombreux pays d’Amérique latine, sans oublier la retentissante humiliation infligée par la diplomatie kenyane au régime marocain qui s’est fourvoyé dans une tentative de manipulation inédite et désespérée.
Or, les récents évènements démontrent à quel point la démarche du makhzen est sans issue. La dernière déconvenue en date remonte à la fin de la semaine. Elle lui a été infligée par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples ayant rendu un arrêt historique, sans précédent à l’échelle du continent africain, lequel condamne la présence illégale des forces marocaines au Sahara occidental, qualifiant le fait marocain «d’occupation militaire, violant le droit international ». En termes plus clairs, le Maroc est clairement qualifié d’État occupant. Se félicitant de cette autre victoire, le ministère sahraoui de l’Information a, dans un communiqué, indiqué que «c’est la première fois que la Cour était saisie d’une affaire traitant du droit à l’autodétermination et à l’indépendance », expliquant que «la Cour a donné toute son importance à ce principe qui a été constitutif des Etats en Afrique, qui s’inscrit dans le vaste mouvement de décolonisation». Enumérant les principaux points de la décision de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, la même source a ajouté : «par cet arrêt d’une importance capitale, la Cour africaine s’inscrit en phase avec la Cour internationale de justice et la Cour de justice de l’Union européenne, mais elle va plus loin en soulignant dans des termes exemplaires ce qu’a été le droit à l’autodétermination dans l’histoire des peuples africains, pour mieux stigmatiser l’occupation militaire du Sahara occidental par le Maroc». De son coté, le ministre sahraoui de la Justice, Mohamed Mbarek a fait savoir que «les portes du droit se ferment sur l’occupant», soulignant que «la cohérence et le consensus judiciaire international s’unissent pour dire que le Royaume du Maroc, n’ayant jamais disposé de la moindre souveraineté à l’égard du Sahara occidental, occupe illégalement ce territoire, en violation grave du droit international». Faisant le rapport avec les procédures en cours devant la Cour de justice de l’Union européenne, le ministre a affirmé que «les peuples n’ont d’avenir que dans le respect du droit, et ce respect du droit est le gage de la paix». Il a appelé le Royaume du Maroc à «rompre avec le déni pour s’inscrire dans la réalité, et permettre à l’ONU et l’UA de décoloniser le territoire », assurant que «les Etats africains ont le devoir de fonder sur cet arrêt de la Cour pour s’unir autour du droit à l’autodétermination et à l’indépendance, droit qui est au cœur de leur histoire».
La reculade de Sanchez à l’ONU
Le pire est que le régime marocain ne se trouve plus en odeur de sainteté auprès de ses appuis traditionnels. Son hystérie et son recours à l’espionnage irrite au plus niveau. La colère de Paris après l’affaire Pegasus n’est plus un secret au regard des tensions qui marquent les rapports entre la France et le Maroc. Mais ce qui fera date et qui porte le coup de grâce à toute la tactique du régime marocain pour imposer son plan d’autonomie en tant que seule pseudo-solution au conflit au Sahara occidental c’est sans doute la dernière sortie du Premier ministre espagnol à l’ONU. S’exprimant lors de la 77e session de l’Assemblée générale des Nations unies, Pedro Sancheza totalement lâché le Maroc en affirmant que l’Espagne soutenait une «solution politique mutuellement acceptable et continuera à soutenir l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura ». Ces positions surviennent alors que nombreux sont les pays qui ont rétabli leurs relations avec la République sahraouie, isolant de plus en plus le Maroc. Il s’agit du Soudan du Sud, du Kenya de la Colombie, entre autres. Une semaine auparavant, le Pérou a annoncé renouer ses liens diplomatiques avec la République arabe sahraouie. Dans un communiqué, «le ministère des Relations extérieures du Pérou réaffirme la volonté souveraine du gouvernement du Pérou de renouveler ses relations diplomatiques avec la République arabe démocratique sahraouie», ajoutant que «le gouvernement péruvien réitère le droit à la libre autodétermination du peuple sahraoui conformément à la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies de 1960 sur la décolonisation». L’ONU, qui considère le Sahara occidental comme un «territoire non autonome en l’absence d’un règlement définitif, y a déployé une mission de maintien de la paix, la MINURSO. Le Polisario réclame la tenue d’un référendum prévu par l’ONU au moment de la signature d’un cessez-le-feu entre les belligérants en 1991.
Amar Malki