Des poires et des bananes
La poire à 500 dinars et la pêche à 550 ! On nous prend vraiment pour des poires, ai-je failli penser tout bas. En plus ça ne nous vient pas de Rungis mais juste de notre bonne chère et vieille Mitidja. Mais bien plus malin que le vendeur des fruits « made in Algérie », je me suis vite ravisé de laisser errer mes pensées en me rappelant l’épisode malheureux de Deglet nour et tout ce que peut induire un simple fruit. Ah walou, on ne m’y prendra pas, pas cette fois-ci, je préfère être une poire que d’aller pourrir à l’ombre. Hihihi, une poire pourrie à l’ombre, ça rime bien ! Enfin, trêve de rêverie et continuons. Donc, face au prix non affiché sciemment par le marchand qui doit surement le faire pour éviter des chocs aux badauds qui font du lèche-vitrine à même le sol où sont déposés les cagettes de fruits, j’ai juste remercié le vendeur pour son « honnêteté », sa « franchise » et sa « correction » à vouloir épargner aux clients la syncope et me suis remis en route pour me rabattre sur de pauvres bananes à 350 dinars bark. « 350 DA bark, car ce fruit étranger ne coûte presque rien chez lui » m’explique le commerçant et qu’il est un fier partisan de l’adage de « guem’h b’ledna, yaklouh w’ladna ». Allez donc comprendre cette logique en charabia ! Ya l’khawa, je n’ai rien dit de mal sur nos poires, je le jure et toute autre pensée malveillante incombe au seul lecteur !