La Chine affiche son soutien à une adhésion de l’Algérie : Un pas de plus dans les BRICS
Le conseiller d’État et ministre chinois des Affaires étrangères,Wang Yi, a déclaré samedi que la Chine accueille favorablement l’adhésion de l’Algérie à la famille des BRICS, soulignant que l’Algérie est un « grand pays en développement » et un « représentant des économies émergentes ».
Après la Russie, la Chine a exprimé son soutien au vœu de l’Algérie d’intégrer le groupe de BRICS. Le conseiller d’État et ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré samedi que la Chine accueille favorablement l’adhésion de l’Algérie à la famille des BRICS, soulignant que l’Algérie est un « grand pays en développement » et un « représentant des économies émergentes ». C’est au cours des entretiens qu’il a eu avec le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger que le chef de la diplomatie chinoise a indiqué « la Chine soutient l’Algérie dans son rôle de président tournant de la Ligue arabe et dans la bonne tenue du Sommet arabe et accueille favorablement son adhésion la famille des BRICS ». Et d’ajouter que son pays était « disposé à travailler avec l’Algérie pour jouer un rôle constructif dans la réalisation de la paix mondiale et du développement ».
Cette annonce dénote du soutien apporté par deux poids lourds des BRICS à la demande de l’Algérie d’accéder à ce club fermé des grands pays émergents. L’accord de principe exprimé par la Russie et celui de la Chine, vont appuyer davantage l’ambition de l’Algérie de se voir parmi les grands pays dont le poids économique et stratégique est à même de changer l’échiquier des relations internationales. Un objectif clairement affiché par les plus hautes autorités du pays. En juillet dernier, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé que l’Algérie « s’intéresse aux BRICS, en ce qu’ils constituent une puissance économique et politique ». »L’adhésion à ce groupe mettrait l’Algérie, pays pionnier du non-alignement, à l’abri des tiraillements entre les deux pôles », avait-il assuré.D’ailleurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé lors de son discours tenu à l’occasion de la rencontre gouvernement-walis, l’ambition de l’Algérie de rejoindre le groupe BRICS.Le multilatéralisme que développe la diplomatie algérienne s’inscrit en droite ligne des orientations du groupe BRICS et sa démarche géostratégique.La sécurité et l’économie sont autant d’éléments communs entre l’Algérie et le groupe de BRICS.Ce n’est pas pour rien que l’Algérie développe des partenariats stratégiques et de défense avec les pays s’identifiant à ce grand regroupement d’intérêts stratégiques.Les spécialistes de la géostratégie affirment que l’Algérie remplit les conditions d’ordre économique et stratégique pour devenir à l’avenir un membre à part entière dans le groupe BRICS. Les experts déclarent que « la position de l’Algérie est aussi habilitée d’intégrer le groupe des Brics, avec un effort d’ouverture économique avec ses partenaires. Une telle adhésion de l’Algérie aux Brics va consolider sa position d’acteur majeur dans la région Afrique du Nord », affirment-on.C’est pourquoi nombre d’experts et d’observateurs soulignent que l’adhésion de l’Algérie aux Brics «ne peut être que bénéfique pour relever le défi de devenir une économie émergente à l’avenir ».Il faut rappeler que le président russe, Vladimir Poutine a bien reçu le souhait de l’Algérie d’intégrer le groupe Brics. Une analyse sur les enjeux internationaux et l’opération militaire russe en Ukraine, fait ressortir que l’Algérie « a adopté une position de neutralité par abstention lors du vote à l’ONU concernant la condamnation ou non de la Russie dans le conflit avec l’Ukraine, ce qui la rapproche davantage des positions des BRICSpour un monde multipolaire », a souligné l’universitaire, Yacine Madouche.
L’Algérie a toutes les caractéristiques d’un Etat pivot dans la région de l’Afrique du Nord. Ce rôle conforte le groupe BRICS dont son expansion vers l’Afrique en termes d’échanges économiques et commerciaux. L’Algérie pourrait assurer ce rôle en intensifiant sa présence dans le continent africain à travers des accords bilatéraux et des partenariats stratégiques pour renforcer l’autonomie du continent africain de la présence des puissances occidentales sur fond de mainmise et de diktat néocolonial.
La Russie à travers son président Vladimir Poutine a salué la position de l’Algérie en la qualifiant de neutralité positive.
C’est cette démarche de neutralité sur le plan diplomatique qui favorise le redéploiement de l’Algérie sur la scène internationale en assumant sans ambages ses positions de principe sur les questions phares qui taraudent le monde et suscitent des désaccords et des conflits dans le monde.Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, avait réitéré l’appel de l’Algérie à asseoir un nouvel ordre mondial dont le multilatéralisme doit constituer l’alpha et l’oméga des relations internationales.Cette position rejoint celle des pays formant le groupe BRICS où le multilatéralisme et un monde multipolaire constituent le fondement même de leur géostratégie.
Rachid Nassouti