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Brahim Mouhouche, chercheur à l’école supérieure de l’agronomie : « Il est nécessaire de mettre fin à la dépendance aux marchés extérieurs »

Contexte géopolitique et changement climatique pousse à repenser l’agriculture partout dans le monde. Pays semi-aride et exposé aux marchés internationaux pour ses besoins en produits agricoles de base, l’Algérie doit plus que jamais revoirses politiques agricoles et sa vision du développement de ce secteur stratégique. C’est dans ce sens que le chercheur à l’École supérieur d’agronomie, Brahim Mouhouche, a souligné hier la nécessité de changer la vision du secteur agricole, notamment en raison des facteurs climatiques et plus particulièrement la sécheresse qui affecte la région.  Invité à s’exprimer sur les ondes de la Radio algérienne l’expertexplique que «lors que nous n’avons pas assez de réserves souterraines en eau ou encore en pluies, le meilleur moyen est de chercher et de trouver les espèces et les variétés s’adaptant à notre milieu ». Il s’agit, selon Brahim Mouhouche,  des plantes qui s’adaptent à des milieux soumis au stresse hydrique, thermique et salin, citant plusieurs pays qui ont réussi cette politique en prenant en compte ces trois facteurs. «Le sud et le sud ouest du pays regorgent d’importants réservoirs en eaux et d’espaces nous permettant de développer plusieurs filières agricoles», a-t-il fait rappelé.  Le même intervenant a indiqué que «nous consommons beaucoup plus de blé, particulièrement le blé tendre». «Notre consommation annuelle est de plus de 120 millions quintaux, équivalent à 220 kg par personne/an, alors que notre production annuelle oscille entre 4 et 5 millions de tonnes de blés.  «Il nous faut donc trouver des solutions pour subvenir à ces besoins» au-delà des importations. Le chercheur a souligné «la nécessité de mettre en place des moyens permettant la diminution de cette dépendance», préconisant «la diminution graduelle de la consommation de blé de 10 à 20 millions de quintaux» en réduisant le gaspillage.  Ces déclarations surviennent alors que les plus hautes instances du pays mettent l’accent sur l’augmentation de la production de céréales à 9 millions de tonnes à l’échéance de 2024. Le professeur en agronomie plaide pour « un développement progressif de la céréaliculture d’autant plus que l’Algerie est alimentairement dépendante des marchés extérieur, particulièrement en ce qui concerne des aliments stratégiques comme les céréales et les légumes secs, le lait et les huiles». Selon l’expert, la baisse, ces jours ci,  des températures,  les pluies enregistrés un peu partout dans plusieurs wilayas du centre et de l’est du pays, constituent un bon signe annonçant une bonne saison».  « Il a ajouté : «il faut qu’il y ait un minimum de pluie pour commencer de travailler le sol, notamment en ce qui a trait à la culture des  céréales en préparant le lit de semences », soulignant que «le meilleur moyen pour valoriser les précipitations automnales est le labour». «Nous sommes passés d’un pays semi aride à un pays aride puis qu’il n’a pas plus pratiquement depuis 3 ans », a-t-il enfin rappelé.

Salim Abdenour

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