Renouvellement du mandat de la MINURSO : Réunion, aujourd’hui, du Conseil de sécurité de l’ONU
Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra, jeudi, à New York, une réunion pour examiner le renouvellement du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), devant expirer le 31 octobre, sur fond d’appels à la nécessité de doter cette mission d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc.La réunion de jeudi s’inscrit dans le cadre des quatre sessions du Conseil sur le conflit au Sahara occidental de ce mois d’octobre. Trois séances de travail avaient été déjà organisées les 3, 10 et 17 octobre sur la question sahraouie dont celle relative à la situation dans les territoires occupés durant laquelle l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Staffan de Mistura, a présenté son rapport sur la situation et abordé le sujet du mandat de la MINURSO qui prendra fin le 31 octobre.Les membres du Conseil ont également reçu, lors des consultations précédentes, un exposé sur le rapport annuel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur le Sahara occidental, rendu public début octobre.
Dans son rapport, M. Guterres a recommandé au Conseil de sécurité de « proroger » le mandat de la MINURSO d’une année supplémentaire, jusqu’au 31 octobre 2023.Pour le chef de l’ONU, la MINURSO « est témoin de la volonté de l’Organisation des Nations unies et de la communauté internationale de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable du conflit du Sahara occidental », conformément aux résolutions pertinentes, souligne le rapport.
Il a notamment appelé dans son rapport, l’armée d’occupation marocaine à « s’abstenir de mener toute activité militaire qui pourrait, directement ou indirectement, entraver les opérations de la MINURSO à l’est du mur de sable. »
La MINURSO « doit s’occuper des droits humains »
La réunion de jeudi au Conseil de sécurité intervient dans un contexte marqué par des appels incessants à la nécessité de doter la mission onusienne d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, et à veiller à l’application par la MINURSO de sa mission fondamentale qui consiste en l’organisation d’un référendum d’autodétermination sur le Sahara occidental.Quelques jours avant cette réunion, le président de la République sahraouie, Brahim Ghali, également secrétaire général du Front Polisario, et le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa ont appelé, dans une Déclaration conjointe, le Conseil de sécurité à veiller à l’application par la MINURSO de sa mission fondamentale, à savoir favoriser la tenue d’un référendum sur le Sahara occidental et permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.« La MINURSO devrait également être mandatée pour contrôler, protéger et établir des rapports sur les droits de l’Homme, mais également protéger les ressources naturelles contre tout pillage illégal », soulignait la Déclaration qui a couronné la visite d’Etat de trois jours qu’a effectuée le président Ghali en Afrique du Sud.Dans le même contexte, le président de la Coordination européenne pour le soutien et la solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco), Pierre Galand, a souligné récemment à Alger, l’importance de doter le mandat de la MINURSO, d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme du peuple sahraoui.« Il faut que la MINURSO puisse s’occuper des droits humains. Cette question doit être révisée au sein des Nations unies », a-t-il plaidé à l’occasion de son déplacement à Alger la semaine passée pour participer à la réunion de la « Task force » de l’Eucoco.Même son de cloche de la militante française des droits de l’Homme, Claude Mangin-Asfari, de l’Association des amis de la République arabe sahraouie démocratique (AARASD), qui a plaidé devant la 4e Commission de l’Assemblée Générale de l’ONU à New York, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, en faveur de l’élargissement du mandat de la MINURSO, à la surveillance des droits humains pour l’ensemble des Sahraouis habitant la partie occupée par le Maroc.Et aussi dans le cadre des travaux de la 4e Commission de l’ONU, en charge des questions de décolonisation, plusieurs intervenants ont défendu le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui, mettant en avant l’urgence d’appliquer les résolutions onusiennes en la matière.Le représentant du Timor-Leste, Karlito Nunes a invité, à cet égard, l’ONU à « renforcer le maintien de la paix dans le territoire en ajoutant une composante des droits de l’Homme au mandat de la MINURSO. »
APS