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Le Président Tebboune à l’ouverture des travaux du 31e Sommet de la Ligue arabe : « Construire un bloc arabe imprenable »

Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné que le Sommet arabe qu’abrite l’Algérie se tient dans un contexte régional et international extrêmement complexe et sensible, caractérisé par l’escalade des crises, notamment dans la région arabe.

Les travaux de la 31e session ordinaire du Sommet arabe ont débuté hier au Centre international des conférences (CIC), Abdelatif Rahal, à Alger, avec la participation de nombreux dirigeants et chefs de délégations arabes, ainsi que des invités d’honneur, à leur tête le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, le président en exercice de l’Union africaine (UA), Macky Sall, et le président en exercice du Mouvement des Non-Alignés, Ilham Aliyev.

Placé sous le signe de l’unification des rangs et le renforcement de l’action arabe commune, le Sommet d’Alger se fixe l’objectif de parvenir à un consensus sur plusieurs dossiers et défis auxquels est confrontée la nation arabe et ambitionne également d’impulser une nouvelle dynamique à l’action arabe commune. L’Algérie a, à l’occasion, pris la présidence de cette 31e session du Sommet arabe qui intervient dans un moment où le monde est agité par d’importants bouleversements géopolitiques et où les crises multidimensionnelles sont nombreuses dans le monde arabe. 

Aussi, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est allé droit au but dans son discours prononcé à l’ouverture des travaux, indiquant que le Sommet arabe qu’abrite l’Algérie se tient dans un contexte régional et international extrêmement complexe et sensible, caractérisé par l’escalade des crises, notamment dans la région arabe. «La convocation de ce sommet intervient dans une conjoncture régionale et internationale exceptionnellement complexe et sensible caractérisée notamment par l’escalade des tensions et des crises, notamment dans Notre monde arabe, qui n’a pas connu dans son histoire contemporaine une étape très difficile et anxiogène, comme c’est le cas dans la phase actuelle», a-t-il souligné.

Le président de la République a attiré l’attention sur le fait ces crises « avec leurs complexités, leurs dimensions et leurs risques divers, sont toujours devant nous, avec les défis internes et externes croissants dont le monde est témoin après la pandémie de Covid-19 et le changement de la conjoncture internationale actuelle (…)». Le chef de l’Etat a ajouté que «(…) l’exacerbation du phénomène de polarisation contribue à l’aggravation de la situation dans la mesure où il est significatif à l’escalade des crises avec leurs répercussions sur la paix et la sécurité internationales et jette une ombre sur de nombreux pays, notamment sur leur sécurité alimentaire». 

Enjeux complexes et innombrables défis

Le président de la République s’est néanmoins dit convaincu que les pays arabes ont les moyens humains et matériels pour faire face à la crise et peuvent jouer un rôle pour apaiser les tensions dans le monde.  « À la lumière des énormes capacités et capacités naturelles, humaines et financières de notre région arabe qui nous qualifient pour être efficaces dans le monde en tant que puissance économique. (…) Nous devons rétablir la confiance en nous-mêmes et être influents sur la scène mondiale et l’économie internationale, d’autant plus que les réserves de trésorerie de nos pays arabes équivalent au revenu de réserve de l’Europe ou des grands groupes économiques asiatiques ou américains », a expliqué M. Tebboune. Il a ainsi appelé les participants à « construire un bloc économique arabe imprenable qui préserve nos intérêts communs tout en définissant des priorités et en nous concentrant sur des domaines d’action commune, qui ont un impact positif rapide et tangible sur les peuples arabes ».

Le président Tebboune a été rejoint dans son analyse de la situation extrêmement difficile que traverse actuellement le monde arabe par le président tunisien Kaïs Saied et le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Abou El Gheit qui ont tous deux souligné la complexité des enjeux et les crises auxquels fait face le monde arabe et la nécessité pour les Arabes d’agir collectivement pour les dépasser. Le constat est valable autant pour le dossier palestinien, la crise libyenne, la guerre au Yémen ou la problématique syrienne.     

Comme il fallait s’y attendre, Abdelmadjid Tebboune a consacré une grande partie de son discours à la question palestinienne. A l’occasion, il a rendu un hommage vibrant au peuple palestinien pour la résistance qu’ils mènent face à l’agression de l’entité sioniste et dénoncé le silence assourdissant de la communauté internationale face aux innombrables massacres commis par les forces d’occupation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. « À la lumière des conditions internationales actuelles, notre premier dossier, le dossier palestinien, reste le dossier central au cœur de nos préoccupations et au premier rang de nos priorités. Il est exposé à des efforts de liquidation car les forces d’occupation continuent de commettre de graves violations, afin de construire et d’étendre leurs colonies illégales, leur meurtre d’innocents et leur invasion répétée de villes et de villages », a-t-il avertit.

Face à l’incapacité du Conseil de sécurité et des Nations unies à imposer une solution à deux États qui bénéficie pourtant d’un consensus international, le président Tebboune a invité les membres de la Ligue arabe à « redoubler d’efforts collectifs pour mobiliser davantage de soutien politique et matériel afin de permettre au peuple palestinien de résister aux attaques massives et systématiques crimes dont ils sont victimes ». Il a, en outre, souligné l’importance «de renouveler notre engagement collectif et de reconfirmer notre adhésion à l’Initiative de paix arabe avec tous ses éléments ». « C’est la référence convenue dans le monde arabe et le principal pilier pour relancer le processus de paix au Moyen-Orient et le seul moyen établir une paix juste et globale qui garantisse au peuple palestinien la réalisation de ses aspirations légitimes à établir son État indépendant dans les frontières de 1967 avec pour capitale El Qods-Est. Il convient également de fin à l’occupation de toutes les terres arabes, y compris le Golan syrien », a-t-il ajouté.

Accorder à la Palestine le statut de membre de l’ONU

Dans le même ordre d’idées, le président Tebboune a rappelé que la cause palestinienne est le cœur battant de la Nation arabe. Aussi, il s’est dit attendre « avec impatience la création d’un comité arabe de coordination lors de ce sommet afin de soutenir la cause palestinienne, et l’Algérie est tout à fait disposée à transférer cette demande vitale auprès des Nations Unies et d’exiger la convocation d’une assemblée générale extraordinaire pour accorder à l’État de Palestine le statut de membre à part entière des Nations Unies ». «Cette exigence vient compléter notre devoir arabe envers la cause palestinienne, cœur battant de la nation arabe», a-t-il martelé. Dans ce contexte, M. Tebboune a renouvelé ses félicitations aux Palestiniens pour l’accord historique parrainé par l’Algérie avant le début du sommet, qui est la signature de la déclaration algérienne de réunification des factions palestiniennes en vue de réaliser l’unité nationale palestinienne. Le chef de l’Etat a appelé les dirigeants des pays arabes à unir leurs efforts afin d’accompagner les frères palestiniens vers l’achèvement de ce projet national.

Au terme de son discours, le président Abdelmadjid Tebboune n’a pas omis de rappeler le défi de la réforme de la Ligue arabe qui « est devenue de plus en plus urgente ». Le travail requiert, a-t-il dit, une approche sérieuse et doit être mené en toute responsabilité et crédibilité et doit être basé sur la conscience de chacun des réalités de la réalité arabe actuelle. « Il est devenu nécessaire d’accélérer la mise en œuvre de réformes profondes et globales du système d’action arabe conjointe afin que la Ligue puisse assumer son rôle d’outil principal de l’action arabe conjointe, faire face aux défis et suivre le rythme des développements dans le monde aux niveaux régional et international », a-t-il insisté.

Khider Larbi

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