Industrie automobile : Atteindre un taux d’intégration de 40% d’ici 5 ans
L’Algérie ambitionne d’atteindre un taux d’intégration de 40% d’ici cinq ans à partir du lancement de l’activité de construction automobile. C’est ce qu’a affirmé, hier, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, lors de son intervention à l’occasion de l’ouverture de la 7e édition du Salon international de la sous-traitance (ALGEST 2022) qui se poursuivra jusqu’au 18 du mois en cours.Un objectif, enchaîne-t-il, qui sera atteint, «à travers la création d’un partenariat gagnant-gagnant et la mobilisation des compétences et des capacités locales ou via le partenariat étranger conditionnée par le transfert technologique». N’ayant surement pas voulu rééditer la précédente expérience du montage automobile local, suspendue en 2019, les autorités ont pris le temps nécessaire pour la préparation des textes qui vont régir cette activité qui devra reprendre au début de l’année prochaine. Le 9 octobre dernier, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné, lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres, d’«autoriser les citoyens à importer les véhicules de moins de trois (03) ans à leurs frais et pour leurs propres besoins et non à des fins commerciales». Il a également donné, a ajouté le communiqué de la Présidence, des directives «pour autoriser les constructeurs automobiles étrangers à importer les véhicules pour les vendre en Algérie, parallèlement au suivi méticuleux et continu du processus de lancement d’une véritable industrie automobile en Algérie, dans les plus brefs délais». Il était aussi question d’instructions «en vue de présenter le cahier des charges relatif aux concessionnaires automobiles ». Le cahier de charge n’a pas encore été rendu public néanmoins la machine est apparemment mise en marche. Quelques jours plus tard, le 13 octobre plus précisément, le ministère de l’Industrie signe une convention-cadre avec le groupe italien FIAT, en présence de Carlos Tavares, PDG du groupe Stellantis, auquel appartient la marque italienne. «Aucun investissement dans l’industrie automobile reposant sur le simple montage ne sera approuvé», avait déclaré Zeghdar sur place. Et c’est dans cette optique-là que le ministère de l’Industrie, fait du développement de la sous-traitance une priorité. Le premier responsable du secteur a, ainsi, affirmé hier, que dans le but d’encourager cette sous-traitance, des efforts ont été consentis pour, d’un côté, «créer un environnement propice à l’investissement à travers un nouveau cadre législatif adéquat et stable», et de l’autre, «mettre en place une stratégie claire basée sur une véritable industrie et ce afin de relancer toutes les filières surtout dans le secteur de la mécanique et l’industrie automobile». Le ministre a évoqué également, dans ce sens, les avantages fiscaux et douaniers, comme l’exemption des taxes douanières et TVA sur les composants et matières premières importées ou acquises localement par les sous-traitants ou producteurs qui vont être accordés à ces derniers. D’une manière générale, Zeghdar a estimé que le développement des filières industrielles se fera à travers deux axes, à savoir «créer un réseau de sous-traitants et soutenir l’implication des capacités nationales afin de réduire les importations et permettre aux sous-traitants locaux d’exporter leurs produits». Parmi les mesures prises dans le but d’encourager l’industrie, le ministre a cité l’ «accompagnement des bourses de la sous-traitance», «la création de centres techniques des industries mécaniques et sidérurgiques, de centres techniques de l’industrie agroalimentaire, de clusters industriels dont l’objectif est de porter à la hausse les capacités concurrentielles en réunissant des industries liées dans un seul espace, comme c’est le cas avec l’industrie automobile, électrique, agroalimentaire, textile et cuir». Il est question aussi de «la création de quatre commissions sectorielles stratégiques pour promouvoir le dialogue et les consultations entre les autorités locales et le partenaire économique». Zeghdar a indiqué que depuis la création du cluster électricité, avec l’aide du ministère de l’Energie et de l’entreprise publique Sonelgaz, a-t-il précisé, «c’est les produits locaux qui sont utilisés». «On aura économisé, à la fin de l’année, plus de 1,2 milliards de dollars», a-t-il lancé. En dernier lieu, le ministre de l’Industrie, et tout en rendant hommage à Sonatrach et Sonlegaz qui, d’après lui, «encourage le produit local», a affirmé que «l’activité de la sous-traitance s’inscrit dans la politique mise en œuvre pour développer le secteur industriel et porter ainsi sa contribution au PIB de 6 à 10 jusqu’à 15%».
Elyas Nour