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Plan d’action de lutte contre la résistance aux antimicrobiens : L’Algérie pleinement engagée

Le ministre de la Santé, Abdelhak Saïhi, a réaffirmé, hier, l’engagement de l’Algérie à lutter contre la résistance aux antimicrobiens, à travers la mise en œuvre d’un plan d’action national.Dans une allocution lue en son nom par le directeur de la prévention et de l’éducation sanitaire au ministère, Djamel Fourar, lors d’une journée d’étude organisée dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, M. Saïhi a précisé que l’Algérie réaffirme, à l’instar des autres pays, son engagement à lutter contre la résistance aux antimicrobiens, à travers la mise en œuvre du plan d’action national élaboré à cet effet,  notamment en consacrant la célébration de cette Journée nationale en vue de l’institutionnaliser et la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens.Le ministre a indiqué, dans ce cadre, que l’Algérie n’est pas épargnée par ce problème qui constitue une des plus dangereuses menaces pour la santé mondiale, la sécurité alimentaire et le développement durable, ajoutant que cette journée est une occasion pour rappeler les efforts consentis et le progrès réalisé dans ce domaine.La résistance aux antimicrobiens est devenu, depuis 2019, un nouvel indicateur dans le cadre du suivi des objectifs du développement, a rappelé le ministre.

Pour le ministre, le premier objectif de ce plan consiste à informer les citoyens et les personnels de la santé humaine et animalière, sur le problème de résistance aux antimicrobiens, en les sensibilisant quant à ses répercussions, relevant à ce propos l’importance de la participation de l’Algérie au Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (GLASS), à travers le Réseau algérien de surveillance de la résistance aux antimicrobiens et l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA), étant un laboratoire de référence, outre la surveillance et le suivi de cette résistance chez les animaux à travers le dispositif mis en place par le ministère de l’Agriculture. M.Saïhi a fait état de la disponibilité de guides pour la prise en charge de la tuberculose, du SIDA, des hépatites et du paludisme, ainsi qu’un guide pour le bon usage des antibiotiques.Le ministre a insisté sur l’impératif de fournir des données sur la consommation des antimicrobiens.A cet effet, la Direction générale de la pharmacie a créé un cadre réglementaire à travers la mise en place d’une commission nationale pluridisciplinaire chargée du contrôle de la consommation des antimicrobiens, a-t-il fait savoir, indiquant que la commission travaillera en étroite collaboration avec les réseaux de contrôle de la résistance des antimicrobiens et participera à la validation du guide des soins.Il a appelé à établir une feuille de route pour des interventions prioritaires, avec un accent particulier sur le bon usage des antimicrobiens, et à renforcer la collaboration aussi bien transdisciplinaire que multisectorielle avec une approche « One Heath » afin de préserver les antimicrobiens pour les générations futures.

Notons que le bureau de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en Algérie a affirmé, pour sa part, que l’Institut Pasteur d’Algérie (IPA) apportait son soutien aux laboratoires africains en matière de microbiologie pour un meilleur usage des antimicrobiens.

Dr Houria Khelifi du bureau de l’OMS a indiqué que l’Organisation onusienne avait choisi l’Institut Pasteur pour assister les laboratoires africains en matière de microbiologie en vue de lutter contre la résistance aux antimicrobiens.Dans le même contexte, Dr Khelifi a mis l’accent sur l’importance de cette opération pour l’IPA, notamment suite à l’adhésion de l’Algérie au Système mondial de surveillance de la résistance aux antimicrobiens (GLASS) en 2020, et la mise en œuvre d’un système national de surveillance de la consommation de ces antimicrobiens, suivi par la réalisation d’enquêtes dans ce domaine en plus d’encourager les études scientifiques.Les microorganismes à l’instar des bactéries, des champignons, des parasites et des virus sont devenus résistants aux antibiotiques, aux antipaludiques et aux antiviraux, constituant ainsi « un grand danger pour la santé », du fait de la hausse rapide de ces organismes sans révéler de nouvelles molécules pour y faire face, a ajouté la représentante onusienne.Elle a également souligné la forte résistance aux bactéries pour la santé humaine, animale et végétale, mais aussi ses lourdes conséquences sur les aspects socioéconomiques, nécessitant des procédures urgentes et une coordination des efforts entre les secteurs à même de réaliser les Objectifs de développement durable (ODD), affirmant que la résistance aux antimicrobiens figure parmi les 10 plus grands risques qui menacent la santé publique.  Dr. Khelifi a évoqué, par ailleurs, le partenariat tripartite avec son approche « One Health », rappelant l’alliance tripartite à laquelle a appelé l’Assemblée générale de l’ONU, entre l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de l’environnement, en vue de soutenir l’élaboration d’une politique et d’un plan d’action visant à combattre la résistance aux antimicrobiens.L’OMS, ajoute-t-elle, a appelé à mettre en place des protocoles de soins efficaces et à prévenir contre les maladies infectieuses à travers des médicaments de qualité devant être mis à la disposition de ceux qui en ont grandement besoin.

R.N.

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