À la UneActualité

Tebboune ordonne d’identifier les responsabilités dans le déclin du pavillon national : Le transport maritime sous enquête !

La détérioration de la situation du secteur national de fret maritime est un fait, aujourd’hui indéniable. Une situation qui nécessite une prise en charge réelle. C’est dans ce contexte que le président de la République a ordonné, hier, l’ouverture d’une enquête pour définir les responsabilités.

Le développement des capacités nationales de transport maritime de marchandises a été institué en tant que priorité par l’Exécutif depuis plus de deux ans. Il s’agit de répondre à la nécessité de réduire la dépendance aux armateurs étrangers en matière de fret, réduire la facture des services liés et contribuer aux politiques de promotion des exportations, en se dotant d’une flotte de transport maritime capable de reprendre son rôle prépondérant sur le marché algérien du fret maritime. Cependant, la mauvaise gouvernance du pavillon national qui a conduit à l’immobilisation de plusieurs navires au niveau des ports européens, et par la suite au niveau des quais algériens, risque de compromettre les objectifs.

C’est justement dans ce contexte que le président de la République a ordonné, hier lors de la réunion périodique du Conseil des ministres l’ouverture « immédiate » d’une enquête pour « demander des comptes aux responsables de la détérioration de ce secteur stratégique à tous les niveaux et responsabilités ». Selon le communiqué des services de la présidence de la République qui a sanctionné les travaux du Conseil, le Président Tebboune a saisi l’occasion de l’examen de la feuille de route pour le développement de la flotte nationale de transport maritime et aérien de marchandises pour donner des instructions afin de fusionner les sociétés CNAN Med et CNAN Nord spécialisées dans le transport maritime en une seule société. Il a également donné des orientations pour revoir radicalement la structuration et la politique du transport maritime de marchandises, à tous les niveaux, en vue de sa réhabilitation, et soumettre le projet de la nouvelle stratégie de gestion dans un mois. Il a également souligné la nécessité d’œuvrer « par tous les moyens à la régularisation technique des navires algériens dans les ports internationaux en collaboration entre les ambassadeurs d’Algérie dans les pays concernés et les responsables du secteur du transport ». Il s’agit aussi d’ouvrir la voie aux expertises algériennes spécialisées dans le maritime, notamment les jeunes compétences et les anciens dans ce domaine en vue de créer des entreprises spécialisées dans la réparation des navires.

Il est utile de rappeler qu’entre 2021 et 2022 pas moins de six navires cargo appartenant au groupe de transport maritime public CNAN Nord avait été immobilisés dans les ports européens, en Belgique, en France et en Pologne, pour non-respect de certains engagements, financiers en particulier ou expiration de l’assurance. Les autorités algériennes ont alors déployé des efforts pour débloquer la situation et rapatrier les navires en question. Cela n’a pas réglé l’ensemble de la problématique. Il y a quelques jours « La Sentinelle » a révélé que certains navires de la CNAN Nord était immobilisés au niveau des quais de ports algériens, notamment ceux d’Annaba et de Béjaïa. En cause, le non-paiement des salaires, entre autres problèmes.

Pour ce qui est du transport aérien, le Chef de l’État a ordonné de revoir le mode de gestion d’Air Algérie et de dynamiser la navigation aérienne à travers les différents aéroports du pays, étant des structures stratégiques susceptibles de relancer le trafic aérien. Il a notamment ordonnéle processus de parachèvementdans les plus brefs délais, de l’opération d’acquisition des avions, dans le cadre du renouvellement de la flotte aérienne algérienne, le prochain Conseil des ministres devant trancher le dossier. Il s’agit enfin de reprendre la moyenne des vols assurée par Air Algérie avant la pandémie du Covid, tout en intensifiant les vols de la Omra et les vols à caractère touristique entre Paris et Djanet.

Hocine Fadheli

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *