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L’Iran commence l’enrichissement d’uranium à 60 % sur le site de Fordow : Téhéran accélère son programme nucléaire

Les autorités iraniennes accélèrent leur programme nucléaire. Téhéran a commencé en effet l’enrichissement d’uranium à 60 %, sur le site de Fordow.

L’agence de presse iranienne ISNA a rapporté que Téhéran avait informé l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) du fait d’avoir « commencé à enrichir de l’uranium à 60 % de pureté, sur le site de Fordow », notant que la décision était une « réponse forte » à la récente décision de l’AIEA.Le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique, qui réunit 35 pays, avait  approuvé il y a un peu plus d’une semaine une résolution sommant à l’Iran de coopérer d’urgence à l’enquête de l’AIEA concernant les traces d’uranium décelées sur trois sites non déclarés. Il s’agissait de la deuxième décision visant l’Iran cette année, dans le cadre de cette enquête. Ce dossier est un des principaux points sur lesquels butent les négociations démarrées en avril 2021 à Vienne pour ranimer l’accord de 2015. Téhéran réclame une clôture de l’enquête de l’AIEA pour parvenir à un compromis.

D’autres médias iraniens ont révélé que Téhéran « construira également un nouvel ensemble de centrifugeuses sur ses sites nucléaires de Natanz et Fordow ». « Nous avons dit que les pressions politiques ne changent rien et que l’adoption d’une résolution [à l’AIEA] suscitera une réaction sérieuse » de la part de l’Iran, a souligné Mohammad Eslami, vice-président de la République islamique d’Iran, cité par l’Iranian Students’News Agency (ISNA).Selon les estimations de l’Agence internationale de l’énergie atomique, l’Iran a augmenté son stock à 62,3 kilogrammes d’uranium fissile pur à 60 %, contre les 55,6 kilogrammes relevés auparavant. Il convient de noter que l’Iran n’a pas le droit de posséder des stocks de plus de 202 kilogrammes d’uranium enrichi d’une pureté de 3,67 %, selon l’accord nucléaire signé en 2015.

Le pacte conclu à Vienne entre l’Iran et les Occidentaux vise à empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique : un objectif que l’Iran a toujours nié poursuivre. A la suite du retrait des Etats-Unis, en 2018, de l’accord et du rétablissement des sanctions américaines qui étouffent son économie, Téhéran s’est progressivement affranchi de ses obligations. L’Iran avait accepté de geler ses activités d’enrichissement à Fordo, une usine souterraine située à 180 kilomètres au sud de Téhéran. Le site avait pourtant été remis en service en 2019 et récemment modifié en vue d’une meilleure efficacité. Téhéran a enclenché en janvier 2021 le processus destiné à produire de l’uranium enrichi à 20 % dans cette usine. En avril 2021, l’Iran avait annoncé avoir commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 % dans le site de Natanz (centre), se rapprochant des 90 % nécessaires à la confection d’une bombe atomique.Les négociations pour relancer l’accord de 2015, connu sous son acronyme anglais JCPOA, conclu entre l’Iran, l’Union européenne et six grandes puissances, dont les États-Unis, sont aujourd’hui au point mort. « En outre, dans la deuxième action en réponse à la résolution, l’Iran a injecté du gaz dans deux autres cascades IR-2m et IR-4 sur le site de Natanz », a ajouté Isna. 

KhiderL.

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