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Relations algéro-américaines : Les institutions de recherche US démontent Rubio

La nécessité de consolider le partenariat algéro-américain et d’approfondir les liens entre les Alger et Washington continue d’être soulignée et d’être mise en avant par de nombreux instituts de recherche et think-thank outre-Atlantique. Hier c’était au tour du Quincy Institute for ResponsibleStatecraft, institut de Recherche portant le nom du 6e président des Etats-Unis, Quincy Institute for ResponsibleStatecraft, et lié aux grandes fondations US à l’image de la Fondation Rockefeller et la Fondation Carnegie, a publié une note sur les rapports qu’entretient l’Algérie avec l’Occident, aussi bien qu’avec la Russie. L’institut de recherche versé dans l’analyse de la politique étrangère américaine et via sa publication périodique « ResponsibleStatecraft » a pondu une analyse dans laquelle ses auteurs, Emily Milliken et Giorgio Cafiero, reviennent sur la nature des relations algéro-russes et celle qu’entretient l’Algérie avec l’Occident, Europe et USA, notamment. Une analyse à travers laquelle l’Institut a démonté la lettre adressée par 27 sénateurs du Congres US au secrétaire d’État, Anthony Blinken, réclamant « des sanctions contre le gouvernement algérien » en raison de sa « relation » avec la Russie.Les deux auteurs de l’analyse portant le titre « combien de temps peut durer la neutralité de l’Algérie dans la guerre d’Ukraine ? », commencent par dire que la position de l’Algérie par rapport à la crise en Ukraine n’est pas « surprenante », le pays étant « enraciné dans une approche des affaires internationales, adoptée depuis les années 70, basée sur le non-alignement ». Une position, ajoutent-ils, qui est considérée par « certains experts occidentaux et législateurs à Washington » comme une forme de « soutien à la Russie » dans ce conflit. Or, font remarquer les deux auteurs, « bien qu’Alger et Moscou entretiennent un solide partenariat datant de l’époque de la guerre froide, l’Algérie ne s’est pas alignée sur la Russie et les deux pays ne sont pas d’accord sur le conflit ». Ils rappellent, à cet effet, que « le gouvernement et la société algérienne sont très sensibles au maintien des indépendances des pays ». C’est dans ce sens, que l’Algérie, enchainent-ils, « joue un rôle important pour les puissances occidentales dans ce contexte », par rapport à la coopération énergétique. Ils ont rappelé donc que « les exportations algériennes de gaz naturel vers l’Italie ont augmenté de 20 % cette année », alors « qu’une augmentation de 50 % des exportations de gaz algérien vers la France est possible » et que « la Slovénie s’est également tournée vers l’Algérie pour rester au chaud cet hiver ». « L’Algérie a été bénéficiaire du conflit sans avoir à compromettre ses principes de politique étrangère », a déclaré aux deux auteurs Geoffrey Porter, PDG de North Africa Risk Consulting qui a été questionné à ce sujet. Et s’il y a des « doutes » vis-à-vis des « intentions » de l’occident, cela est dû, entre autres, aux positions « problématiques » de certains pays occidentaux par rapport au Sahara occidental, de la normalisation entre le Maroc et Israël…

A cet effet, Emily Milliken et Giorgio Cafiero sont revenus sur la lettre adressée au mois de septembre par 27 sénateurs américains au secrétaire d’État, Anthony Blinken, réclamant « des sanctions contre le gouvernement algérien pour des contrats d’armement avec la Russie ». Un « mécontentement » de ces sénateurs qui s’explique aussi, révèlent les deux auteurs de l’analyse, par « l’opposition de l’Algérie aux accords d’Abraham », faisant indirectement référence aux interférences du lobby sioniste. « L’administration Biden ne prendrait probablement pas de telles mesures contre l’Algérie, qui coopère avec Washington dans le contre-terrorisme et dans d’autres domaines », écrivent-ils. « Il y a une différence entre les législateurs à Washington et les professionnels de la politique étrangère », leur a encore déclaré Geoffrey Porter. « Ces derniers (les diplomates NDLR) connaissent mieux les particularités des engagements de politique étrangère de l’Algérie. Ils placent la politique étrangère de l’Algérie dans un contexte géographique et historique plus large et sont moins susceptibles de répondre aux développements circonstanciels. Quant aux législateurs, ils sont plus enclins à essayer de marquer des points politiques immédiats plutôt que de forger des liens durables qui font avancer les intérêts de la politique étrangère américaine. Pour cette raison, leurs appels à des sanctions contre l’Algérie tomberont dans l’oreille d’un sourd au département d’État du président Biden », a encore ajouté celui-ci. William Lawrence, professeur de sciences politiques à American University, de Washington, qui a également été cité dans cette analyse, estime lui aussi qu’il n’y a aucune chance pour qu’il y ait des sanctions dans la mesure où « l’Algérie n’aide pas matériellement la Russie en Ukraine ». Il faut rappeler, en dernier lieu, que ce n’est pas la première fois que des analystes américains réagissent à ces 27 sénateurs. Le 11 novembre dernier, la publication « Oil Price », a publié un texte portant le titre : « Pourquoi Washington doit avoir une approche cordiale avec ce grand producteur de gaz ». Son auteur, James Durso, avait estimé que « certains sont apparemment incapable de croire qu’une nation puisse préférer s’occuper d’abord de ses propres intérêts et voit toute réticence à se placer sous l’emprise de l’Amérique comme se rangeant du côté de l’ennemi du jour ». Des analyses qui démontrent aussique l’action de ce groupe de sénateurs US n’a pas été appréciée par nombre de cercles à Washington qui tient à entretenir un partenariat privilégié avec Alger. 

Elyas Nour

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